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JUNDT Gustave Adolphe

Peintre, (P) (★ Strasbourg 21.6.1830 † Paris 14.5.1884 par suicide).

Fils de Jean Jacques Jundt, marchand de papier, et d’Henriette Amélie Kirstenstein. Célibataire (?). Excellent paysagiste (Corot lui acheta une étude), il fut aussi portraitiste, peintre de genre, de fleurs, illustrateur et caricaturiste. À Strasbourg, en 1845, il fut élève de Gabriel Guérin ©, puis à Paris, en 1849, à l’École des Beaux-Arts, celui de Drolling ©. À la mort de ce dernier, il reçut l’enseignement de Fleury, de Picot et de Biennoury. Les cours trop académiques ne le satisfaisant pas, il voyagea, et sur le motif croqua des sites de Bretagne, du Dauphiné, du grand-duché de Bade, du Tyrol. Il fut envoyé spécial pour la revue L’Illustration en Algérie, il visita l’Autriche, l’Angleterre. Rentré à Paris, il songea à exposer au Salon en dehors duquel il n’était point de carrière, et, en 1856, il présenta La Fête au village voisin. Il y participa régulièrement. En 1870, en cure pour soigner ses rhumatismes à Aix-les-Bains, il fut bouleversé par la défaite française, et devint contestataire haineux en peignant des toiles intitulées Musée des souverains, Théâtre de la guerre. La Nuit de Noël, représentant un Landwehr à l’agonie, fut retirée du Salon de 1872 par décision ministérielle. Jundt continua d’exposer des paysages (Il pleut en 1874), des sujets patriotiques (Vive la France), des scènes paysannes (Pendant la noce en 1879 et 1880). À Strasbourg, à la Société des Amis des Arts, il présenta La rentrée des foins en 1853. Médaillé en 1868 et 1875, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1880. Il illustra de nombreux livres pour enfants : L’école buissonnière et ses suites, Hetzel, Paris, puis chez Hachette La poupée, Polichinelle, Les défauts horribles. Caricaturiste, il fustigea Guillaume II © dans Zig-Zag. Au Musée de Strasbourg se trouvent onze œuvres dont Faneuse alsacienne (1880), à Colmar Noces alsaciennes surprises par la pluie (1865), à Rouen Iles du Rhin (1869), à Dunkerque Retour de la fête, à Mulhouse Les Cigognes, à Saverne Alsacienne au bonnet doré. Aimant rire, épicurien et boute-en-train, surnommé l’empereur pour ses imitations réussies, sa mort brutale affligea ses amis. Au Salon en 1885, Bartholdi © exposa le monument funéraire qu’il lui avait consacré. Auguste Michel relata l’exposition posthume qui eut lieu à l’hôtel Drouot et qui dispersa plus de 300 œuvres et esquisses, dont Pèlerins de Sainte-Odile, Études de roseaux, Robertsau, titres qui composent une sorte de testament pour cet excellent paysagiste alsacien.

R. Ménard, L’art en Alsace-Lorraine, Paris, 1876, p. 167-172 ; A. Michel, « Gustave Jundt », Revue alsacienne, 1883- 1884, p. 337-340 ; idem, « L’exposition des œuvres de Gustave Jundt », Revue alsacienne, 1884-1885, p. 75-76 ; idem, « Le salon des alsaciens-lorrains », Revue alsacienne, 1885-1886, p. 333-334 ; H. Finistère, Revue alsacienne, 1887-1888, p. 445-454 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 869 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XIX, 1926, p. 320 ; Inventaire des monuments historiques du canton de Saverne, Paris, 1978, p. 374 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, p. 4387 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, III, 1986, p. 180 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, p. 175-176.

Julie Carpentier (1992)