Universitaire, théologien, historien, (Pl) (★ Strasbourg 18.7.1848 † Versailles 17.8.1890).
Fils d’Auguste Henri Jundt, boulanger, et de Barbe Wieland. ∞ 22.1.1872 à Strasbourg Pauline Muller (1848-1913), sœur du collectionneur Charles Muller ©. Élève du Gymnase et du Séminaire protestants, Jundt étudia aussi quelques mois à Berlin, Halle et Göttingen au printemps 1871. Il soutint une thèse de baccalauréat à la faculté de Strasbourg sur le Mysticisme spéculatif de maître Eckhart en août 1871. Il soutint en 1875 à Montauban une thèse de licence sur L’histoire du panthéisme populaire au moyen âge et au XVIe siècle, puis en 1879 à Paris son doctorat sur Les Amis de Dieu au XIVe siècle. Il avait participé comme infirmier improvisé à la campagne d’août 1870 et subi le siège de Strasbourg dont il a laissé une relation manuscrite. Professeur au progymnase de Bischwiller (1871-1872) puis au Gymnase protestant de Strasbourg (1872-1883), il fut appelé en janvier 1883 à la faculté de Théologie protestante de Paris comme maître de conférences de langue et littérature théologique allemandes, et inaugura son enseignement par une leçon sur les Centuries de Magdebourg. Malgré la brièveté de sa carrière, il a laissé une œuvre importante. Son étude sur le mystique Rulman Merswin © l’avait amené à une controverse courtoise avec le Père Denifle, jésuite. Vis à vis de ses confrères théologiens, Jundt s’était tenu à égale distance des libéraux et des orthodoxes.
« Guillaume de Honstein, évêque de Strasbourg », Revue d’Alsace, 1872 ; Les précurseurs de Jean Huss au XIVe siècle, Montauban, 1877 ; Die dramatischen Aufführungen im Gymnasium zu Strassburg. Ein Beitrag zur Geschichte des Schuldramas im 16. u. 17 Jh., Strasbourg, 1881 (programme du Gymnase) ; Rulman Merswin et l’ami de Dieu de l’Oberland. Un problème de psychologie religieuse, Paris, 1890.
Archives municipales de Strasbourg, 5 NA 144 ; F. Lichtenberger, « Charles Auguste Jundt », Revue d’Alsace, 1890, p. 433-447 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 869-870, II, 1094 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 274, n° 2575 ; W. Westphal, Histoire du Gymnase Jean Sturm, Strasbourg, 1988, p. 356.
Jean-Yves Mariotte (1992)
