Fondeur de cloches († avant 1487). Le nom Thoman Jost figurait sur la Ratsglocke de Strasbourg : cloche fondue en 1473 et disparue sous la Révolution française. Il est peut-être aussi l’homme qui, le 2 juin 1468, acquit le titre de bourgeois de la ville de Strasbourg, sous le nom de Jost Glockengiesser. On retrouve ce dernier nom sur la grande cloche de l’église paroissiale de Saverne, coulée vraisemblablement avant l’année 1478 ; elle porte, en effet, les armes de son donateur : l’évêque Robert de Bavière, dont le pontificat dura de 1440 à 1478. Il semble que les recommandations adressées, l’une en 1480 par l’évêque Albert © de Bavière à l’abbé de Weingarten, l’autre en 1482 par le chanoine Heinrich von Houwen aux magistrats d’Überlingen, concernant un fondeur de cloches désigné sous le nom de Meister Jost, ne visent pas Jost, mais plutôt son collègue ou disciple Jost Vetter, lui aussi fondeur à Strasbourg ou à Haguenau. Quoi qu’il en soit, on ne connaît pas la date de la naissance de Jost, ni celle de sa mort. Cette mort survint certainement avant l’an 1487, année où sa veuve épousa le fondeur de cloches Jörg Roppolt de Ravensburg. Jost aurait-il exercé son art aux bords du lac de Constance durant les dernières années de son existence ? La question reste ouverte. La cloche de Saverne, signée Jost Glockengiesser, reste, en tout cas, un merveilleux témoin des capacités de son auteur. Cette cloche a 1.400 mm de diamètre. Elle donne la note mi 3. Sa sonorité est prenante, son décor somptueux. De légères modifications de l’ensemble de la sonnerie per- mettraient de la mettre mieux en valeur.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 864 ; K. Walter, Glockenkunde, Regensburg, 1913, p. 789 ; Inventaire Général des monuments et richesses artistiques de la France. Bas-Rhin. Canton de Saverne, Paris, 1978, p. 315 ; S. Thurm, « Lothringische und elsässische Wandergiesser in Südwestdeutschland in der Zeit von 1460-1560 », Kunstspiegel 2, 1980 ; idem, Deutscher Glockenatlas, IV, Munich-Berlin, 1985, p. 83-84.
† Jean Ringue (1992)
