Fonctionnaire internationale, (C) (★ Mulhouse 18.9.1899).
Fille de Joseph Bruchlen (★ Mulhouse 1875 † Soisy-sous-Montmorency, Seine-et-Oise, avril 1945), employé des Postes, et de Catherine Weis (★ Steinfurth, Hesse, ? † Paris juin 1961). ∞ juillet 1946 à Paris Léon Jouhaux. Après sa scolarité à l’École normale de Sélestat, elle a été institutrice, tout en menant des études supérieures à Rennes. En 1924, elle est entrée au cabinet de L. Jouhaux, secrétaire général de la Confédération générale du travail, comme collaboratrice, pour les relations internationales. En cette qualité, elle lui a servi d’interprète dans les réunions internationales en France et à l’étranger. Elle est restée avec lui durant toute la période de la guerre et a été chargée de plusieurs missions de liaison entre les syndicalistes résistants des deux zones et, indirectement, avec la centrale syndicale britannique. Après l’arrestation de L. Jouhaux à Cahors par la police française le 26 décembre 1941 et son internement à Évaux-les-Bains, Creuse, elle a été arrêtée à son tour et internée au camp de Bruns, Tarn, de décembre 1942 à fin janvier 1943. Elle a ensuite été assignée à résidence à Évaux, mais a quitté la ville après l’enlèvement de Jouhaux par les Allemands le 31 mars 1943. La Gestapo ayant autorisé les « internés d’honneur » à être rejoints par un de leurs proches, elle a été internée du 19 juin 1943 au 5 mai 1945 au château d’Itter, Tyrol, et a servi d’interprète au groupe des otages français qui comprenait, outre Jouhaux, Daladier, Reynaud, Albert Lebrun, le général et Mme Weygand, Jean Borotra, le colonel de La Rocque et un membre de la famille du général Giraud. Elle a été, de 1948 à 1971, directrice de la délégation en France du Bureau international du Travail. Chevalier (1954), officier (1970) de la Légion d’honneur. Croix de Guerre avec palme. Médaille de la Résistance.
Prison pour hommes d’État, Paris, 1973.
Dernières Nouvelles d’Alsace du 24.5.1972 (photo) ; : Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, t. 13, 1975, p. 127 ; B. Georges, D. Tintant, M.-A. Renauld, Léon Jouhaux dans le mouvement syndical français, Paris, 1979 ; Lettre de Mme Augusta Jouhaux du 15.2.1991.
Léon Strauss (1992)
† 28.4.2003. Commandeur de la Légion d’honneur.
Claude Pennetier, « Jouhaux Augusta », https.//maitron.fr, consulté mars 2020
Philippe Legin (mars 2020)