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JAEGLÉ Jean Jacques

Précepteur, pasteur, poète, conteur, romancier, traducteur, (Pl) (★ Strasbourg 16.3.1763 † Strasbourg 21.10.1837).

Fils de Jacob Jaegle, postillon (★ Wildbad, Allemagne, 16.7.1729 Strasbourg 19.5.1794), et d’Anna Catharina Heiligenstein, veuve Schoellhammer (★ Gertwiller 1735 Strasbourg 24.1.1799). 11.9.1806 à Strasbourg Marguerite Salomé Strohl, (Pl) ★ Nonnenweier, Bade, 5.10.1783 † Strasbourg 3.11.1828), tante de l’épouse de Charles G. A. Schmidt © (1812-1895) ; parmi leurs enfants figure Wilhelmine © 2 dite Minna, fiancée à Georg Büchner © qui habita au presbytère Jaeglé d’octobre 1831 à juillet 1833. Immatriculé au Gymnase protestant le 28 février 1774, à l’Université de Strasbourg le 29 septembre 1780, thèse de philosophie, L. Apuleum Aegyptiis Mysteriis ter initiatum, le 15 septembre 1786 avec le professeur Jérémie Jacques Oberlin © ; pendant toute cette période avec son ami J. Boeckel ©. Du 2 novembre 1789 au 14 mai 1798, il voyagea comme précepteur à travers l’Europe (Venise, Padoue, Florence, Naples, l’Ile d’Elbe, Ratisbonne et en Suisse, Warteck et Rorschach) avec une famille anglaise, R. Wynne, et des émigrés tels que le marquis de Bombelles et son épouse Angélique de Mackau ©, puis pendant trois années chez la famille Battaja à Padoue. Pasteur à Uhrwiller (1804-1808), Scharrachbergheim (1809-1814), Goxwiller, Bourgheim (1814-1818), Barr (1818-1826) et enfin à Strasbourg, Saint-Guillaume (1826-1837). Sa poésie était influencée par les poètes pré-romantiques anglais qu’il traduisit dans son premier ouvrage ; dans ses propres poèmes en allemand (« Deutsch spricht der Mund in unsern heim’schen Gauen, doch in dem Busen schlägt ein fränkisch Herz ») il aborde des thèmes influencés par l’Aufklärung, tels la divinité suprême, la raison, la nature, la liberté, la culture et les mythes antiques. Il écrivit également des vers pleins d’humour, ainsi que des odes à l’impératrice Marie-Louise, à Napoléon, à Louis-Philippe et, vers la fin de sa vie, il redevint lyrique, voire élégiaque, en méditant sur la mort. Il rédigea un abrégé d’histoire de la Réforme, la traduction de Recherche sur la domesticité de l’abbé Grégoire sur demande de son ami J. L. Blessig ©, des récits historiques et moraux, parfois en prose. Ses écrits et les 971 titres de sa bibliothèque manifestent l’influence du courant romantique, du rationalisme, de l’Aufklärung et d’une théologie supra-naturaliste. Un certain nombre de ses sermons, dont celui de l’enterrement de J. F. Oberlin ©, ont été imprimés.

K. Goedecke, Grundriss zur Geschichte der deutschen Dichtung, VIII, Dresde, 1905, p. 58-59 mentionne 34 œuvres auxquelles il faut ajouter : Blanka, die junge Burgtochter, Strasbourg, s.d. ; Natur-Merkwürdigkeiten, ein Neujahrsgeschenk, Strasbourg, s.d ; Etwas zur Geschichte der evangelischen Pfarrer und Kirche von Uhrweiler, mit Nachtrag, 1808 ; An G. Steinheil und S. Beck zum Tage ihrer ehelichen Verbindung. Gedicht, 1817 ; An dem Sarge der würdigen Frau Cath. Marg. Brodt…, Strasbourg, 1817 ; Zum Andenken der beiden Schwestern J. und C. Kroh, 1823 ; Trauerrede des Joh. Jak. Lehner, Strasbourg, 1824 ; Sermon d’enterrement de J. F. Oberlin, 1826 ; Die Lotterie, eine moralische Erzählung, s.d.

A. Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu’en 1870, II, Strasbourg, 1894, p. 381 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 847 ; A. Fremantle, The Wynne Diaries,Londres, I (1789-1794), 1935, II (1794-1798), 1937, passim (voir index) ; Deux siècles d’Alsace française 1648-1848, Strasbourg, 1948, p. 208 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 269, n° 2524 ; Deutsches Literatur-Lexikon VIII, Berne-Munich, 1981, c. 466 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, 1984, 4308 ; P. Werrn, « Le pasteur et homme de lettres alsacien Jean-Jacques Jaeglé », Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme français, 1991, n° 4, p. 577-586.

Portraits caricaturaux dans Fremantle, op. cit., I, p. XIV, 272 et 316.

Patrick Werrn (1992)