Skip to main content

REICHSTETTER

Famille colmarienne (C) d’hommes de loi et d’ecclésiastiques, dont l’apogée se situe au XVIIIe siècle.

  1. Valentin,

homme de loi (★Colmar 28.1.1668 † Colmar 11.11.1734). Fils de Valentin Reichstetter, bourgeois de Colmar, et de Marie Keyser. ∞ 9.10.1695 à Sainte-Croix-en-Plaine Anne Madeleine Barth (★ Brisach 10.3.1675 † Colmar 31.8.1739), fille de Jean Christophe Barth, greffier de Sainte-Croix-en-Plaine, et d’Anastasie Speyer. Avocat au Conseil souverain d’Alsace, il fut également tabellion de la chancellerie municipale de Colmar, greffier de la chambre des tutelles et receveur du chapitre de la collégiale Saint-Martin. Il succéda ensuite à son beau-père comme greffier de la seigneurie de Sainte-Croix.

Armorial de la généralité d’Alsace, Paris-Colmar-Strasbourg, 1861, p. 313; A. Herscher, « Armes colmariennes », Mémoire colmarienne, n° 40, déc. 1990, p. 15-19.

  1. Jean Christian,

notaire royal (★ Colmar 4.9.1699 † Guebwiller 15.6.1765). Fils de 1. ∞ 20.1.1732 à Colmar Anne Marie Reech (★ Colmar 13.3.1707 † Guebwiller 11 nivôse an III = 31.12.1794), veuve de Jean François Antoine Reichstetter (1695-1731), avocat au Conseil souverain d’Alsace et fils aîné de 1, fille de Nicolas Reichstetter, conseiller au Magistrat de Colmar, et de Catherine Muller. Avocat au Conseil souverain d’Alsace, il fut nommé par le prince-abbé de Murbach greffier de la ville de Guebwiller ainsi que des bailliages de Guebwiller, Wattwiller, et Saint-Amarin, offices qu’il cumula avec celui de notaire royal à la résidence de Guebwiller, de 1733 à son décès.

Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 939, p. 276; Ch. Wetterwald, « Reichstetter, königl. Notar und Stadtschreiber », Dernières Nouvelles d’Alsace (éd. de Guebwiller) du 20.3.1952.

  1. Jean-Baptiste,

homme de loi (★ Colmar 30.6.1709 † Colmar 27.3.1791). Fils de Jean Reichstetter, conseiller au Magistrat de Colmar et receveur du chapitre de la collégiale Saint-Martin, et de Marie Salomé Dichler. ∞ 6.2.1741 à Colmar Marie Élisabeth Müntz, fille de Joseph Müntz, appariteur au Conseil souverain d’Alsace, et d’Anne Bueb. À l’issue de ses études de droit, il devint avocat au Conseil souverain d’Alsace en 1731. Élu quatre fois bâtonnier de l’Ordre, le 13 novembre 1750, le 14 décembre 1764, le 21 novembre 1768 et le 23 septembre 1778, il obtint en 1785 le titre de doyen du barreau.

F.-J. Heitz, Deux registres de délibérations du Barreau de Colmar 1712-1780, Colmar 1932, p. 189-193.

  1. Jean Georges, en religion Père Gaspard,

prieur (★ Colmar 7.12.1723 † Colmar 19.8.1806). Fils de François Christian Reichstetter, potier d’étain à Colmar, et d’Anne Marie Meyer. Entré au couvent des Augustins de Colmar en 1745, il y fut ordonné prêtre. Prieur du couvent de Haguenau à partir de 1765, il exerça ensuite les mêmes fonctions à Colmar de 1774 à 1780, puis à Ribeauvillé de 1780 à 1784 avant de retourner à Haguenau où il fut le dernier prieur. Le 30 novembre 1789, il signa la protestation du clergé de Basse Alsace contre le décret portant confiscation des biens ecclésiastiques. Retiré à Colmar en juillet 1791, il se déporta volontairement l’année suivante et fut déclaré émigré le 3 juillet 1793. Ayant fait sa soumission le 2 thermidor an X (21juillet 1802), il finit ses jours dans sa ville natale.

Ph.-A. Grandidier, Nouvelles œuvres inédites, t. IV: Alsatia Sacra, Colmar, 1899, p. 68; F. Schaedelin, L’émigration révolutionnaire du Haut-Rhin, t. III, Colmar, 1946, p. 74; C. Muller, Les Augustins d’Alsace dans la tourmente révolutionnaire, Langres, 1990, p. 105-106.

  1. Anne Marie Hyacinthe, en religion Mère Albertine,

prieure (★ Colmar 1.2.1727 † Colmar 12 germinal an III = 1.4.1795). Fille de François Antoine Reichstetter, procureur au Magistrat de la ville de Colmar, et d’Anne Marie Hurth. Dernière prieure du célèbre couvent des Dominicaines d’Unterlinden de Colmar, de 1788 à 1790, elle se retira ensuite dans la vie privée à Colmar.

Ph.-A. Grandidier, Nouvelles œuvres inédites, t. IV: Alsatia Sacra, Colmar, 1899, p. 183.

  1. Jean François Antoine,

bailli, chancelier, administrateur (★ Guebwiller 20.10.1734 † Guebwiller 26.2.1807). Fils de 2. Célibataire. Études de droit à la faculté de Strasbourg. Reçu avocat au Conseil souverain d’Alsace, il devint, en 1760, l’adjoint de son père au greffe de Guebwiller. Le 26 juin 1765, il fut nommé à son tour notaire royal et greffier en chef des trois bailliages de la principauté de Murbach — Guebwiller, Wattwiller, Saint-Amarin — ainsi que de la seigneurie de Lautenbach. Le 22 décembre  1783, un mois après le décès de Jean François Xavier Antoine Münck ©, le prince-abbé Casimir-Frédéric de Rathsamhausen © fit de Reichstetter le nouveau chancelier de la principauté de Murbach, et lui confia également les titres de bailli de Guebwiller et de Wattwiller. Le 26 juin 1789, Reichstetter fut encore nommé bailli de la seigneurie de Hésingue. À Guebwiller, la tâche de Reichstetterdevint particulièrement difficile: élu représentant du clergé à l’Assemblée provinciale d’Alsace, puis député aux États généraux, le nouveau prince-abbé de Murbach, Benoît- Frédéric d’Andlau-Hombourg ©, souvent absent, laissa pratiquement à Reichstetter la responsabilité de l’administration de ses territoires. Lors de l’insurrection du 27 juillet 1789, le chancelier Reichstetter resta à son poste et dut céder aux exigences des insurgés en signant une renonciation aux droits seigneuriaux de Murbach. Ayant perdu ses fonctions de chancelier et de bailli seigneurial en 1790, Reichstettercontinua cependant à remplir son rôle de juge bailliager; sans avoir jamais pris ouvertement position pour ou contre les bouleversements politiques intervenus dans son ressort, Reichstetter agit alors comme un homme de loi d’abord soucieux de maintenir le droit et d’assurer une transition efficace entre les anciennes et les nouvelles instances au niveau local. Dès 1790, il fut élu président du directoire du district de Colmar, mais renonça à ce poste en 1791, en même temps qu’il refusa d’adhérer à la Société jacobine. Retiré dans la vie privée sans être inquiété sous la Terreur, il récupéra en février 1795 une partie de ses anciennes attributions, en qualité de juge de paix du canton de Guebwiller. Il abandonna temporairement ces fonctions sous le Consulat, figura l’an IX sur la liste des notables du Haut-Rhin, et devint président du conseil d’arrondissement de Colmar. Retrouvant ensuite son siège de juge de paix, il entra au conseil municipal de Guebwiller, devint président de l’assemblée cantonale de Guebwiller et administrateur de l’Hospice civil.

Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 943, p. 194; 946, p. 321 et 421; 965, p. 840; 3 B 10140, reg. 124 ; 10155, reg. 177; Archives municipales Guebwiller, D1, 4, reg. 1 à 4; J.-M. Schmitt, « Jean François Antoine Reichstetter, bailli de Guebwiller puis président du district de Colmar. Une carrière administrative et judiciaire en Haute Alsace sous l’Ancien Régime et la Révolution », Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, 1981-1982, p. 51-56.

  1. Ignace Martin,

religieux, bibliothécaire (★ Colmar 31.7.1761 † Colmar 18.7.1841). Fils de Jean-Baptiste Reichstetter, commis à la douane de Colmar, puis receveur de l’octroi de la porte de Rouffach, et d’Anne-Marie Zweiffler. Religieux cistercien à l’abbaye de Lucelle, il se déporta volontairement en 1792 et fut porté sur la liste des émigrés. Ayant fait sa soumission en l’an IX, il se retira à Colmar où il devint bibliothécaire de la ville, de 1815 à 1841.

F. Schaedelin, L’émigration révolutionnaire du Haut-Rhin, t. III, Colmar, 1946, p. 74.

  1. Jean-Baptiste,

religieux, enseignant (★ Colmar 11.3.1765 † Colmar 7.3.1824). Frère de 7. Entré à l’abbaye bénédictine de Munster où il fit profession le 16 mars 1786, il fut ordonné le 19 décembre 1789. Il se déporta volontairement en 1792, puis se rendit au château de Vickon et fut porté sur la liste des émigrés. En 1798, il obtint un bénéfice ecclésiastique à Buchhorn, dans le diocèse de Constance. Ayant fait sa soumission le 2 thermidor an X (21 juillet 1802), il revint en Alsace, fut nommé vicaire à Colmar en 1808, puis devint professeur au collège de la ville en 1820 et obtint, en 1822, la charge de curé de Biltzheim. Monument funéraire au cimetière du Ladhof à Colmar.

F. Schaedelin, L’émigration révolutionnaire du Haut-Rhin, t. III, Colmar, 1946, p. 74 (lieu de naissance erroné) ; C. Muller, Les Bénédictins de Munster en 1790 », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1984, p. 122-123 ; P. Brunel, « Le monument funéraire d’un moine de Saint-Grégoire de Munster », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, 1988, p. 106-110.

Jean-Marie Schmitt (1997)