Skip to main content

GUÉRIN Jean Urbain

Artiste peintre, miniaturiste, (C) (* Strasbourg, Saint-Louis, 1.4.1761 † Obernai 29.10.1836). Fils de Jean Guérin © et frère de Christophe Guérin ©. Élève de Huin, il fut dès l’âge de 14 ans le protégé du maréchal de Contades qui l’envoya à Paris, où après avoir travaillé avec Jollain et Pajou, il se consacra à l’art de la miniature. Formé par son compatriote J. B. Weyler ©, il connut un grand succès et eut même pour clients le roi et la reine. Cela ne l’empêcha pas de passer par une période de maux de santé et de chagrin d’amour qui l’amenèrent à penser au suicide. Il participa au mouvement révolutionnaire en dirigeant avec le graveur Fiessinger une collection des portraits des chefs révolutionnaires qui demeura d’ailleurs inachevée. Mais sous la Terreur, il demeura attaché à la famille royale et fut poursuivi comme peintre du roi. Après le 10 août 1792, il se cacha à Ittenwiller chez son ami Ignace Pleyel ©, alors propriétaire de l’ancien couvent. Ami et peintre des généraux Kléber ©et Desaix à compter de 1799, il travailla à une collection de portraits des généraux français les plus célèbres, dont Bonaparte, Bernadotte, Masséna, Lefebvre © et Kléber. Il participa régulièrement au Salon jusqu’en 1827. David était un grand admirateur de G. et eut sur lui des jugements particulièrement laudatifs. Son chef d’œuvre est sans conteste le portrait de Kléber, conservé au Louvre depuis 1845 et son œuvre la plus populaire, le portrait à la longue chevelure de Bonaparte (1797). Il est également l’auteur de divers portraits féminins célèbres. Il retourna à Paris sous l’Empire et y connut à nouveau la gloire. Il réalisa même en 1808 le portrait de l’empereur et de l’impératrice. Le nouveau roi de Suède, Bernadotte, fit à Guérin des offres particulièrement tentantes, mais l’artiste ne consentit jamais à quitter la France. Après la chute des Bourbons en 1830, il redouta des troubles sanglants et se réfugia à Obernai chez son ami Levrault © chez qui il demeura jusqu’à sa mort.

Affiches de Strasbourg du 6.9.1876 ; La Renaissance alsacienne, 1922; Dernières Nouvelles d’Alsace du 25.7.1953; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, 662; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XV, 1922, p. 223; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, V, 1976, p. 270; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3566; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, Éditions Oberlin, II, p. 124; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1985, 1484.

Georges Foessel (1989)