Peintre et graveur, (C) (* Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, 14.2.1758 † Strasbourg 27.9.1831). Fils de Jean Guérin ©. ∞ 3.7.1792 à Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, Marie Ève Lienhard, fille d’André Lienhard de Haguenau, jardinier, et de Barbara Rebs (* Haguenau 1768 † Strasbourg 7.7.1824). Fut, comme son père, graveur de coins, puis maître de la Monnaie de Strasbourg de 1788 à 1792. Éudiant de Jeulain et de P. Muller, il fit son instruction à l’École des Beaux-Arts de Paris et obtint en 1778 la 3e médaille. Il concourut en 1780 pour le Prix de Rome et obtint à nouveau en 1783, la 3e médaille. Durant la Révolution, alors que la cathédrale elle-même était menacée par les fureurs des fanatiques, il accepta de peindre une «déesse Raison» et de participer au «culte républicain», pour éloigner les périls, en donnant une affectation reconnue au monument. Il réalisa également de nombreuses gravures, dont l’ex-libris du professeur Thomas Lauth ©, le monument de Blessig (1820), le Mausolée du Maréchal de Saxe (1822), ainsi que des dessins et des études de grande qualité, telles que Le fumeur et son père.En 1803, il fut nommé par la municipalité, conservateur en chef de la galerie des peintures de la ville, née des dépôts effectués par l’État auprès des grandes villes de France. Il conserva ce poste jusqu’à sa mort. Le 19 novembre 1803, il sollicita du conseil municipal la fondation d’une école gratuite de dessin qui serait placée sous sa direction. Le conseil, en date du 27 décembre 1803, en décréta la création et le 18 novembre 1804, la réunit au musée «à charge pour le titulaire (de ce dernier), de recevoir un certain nombre d’élèves gratuits, pris dans la classe ouvrière ou indigente, qui seraient nommés chaque année par le conseil municipal». Cette institution qui fut une des plus caractéristiques, au point de vue social et culturel, de Strasbourg au XIXe siècle et installée en définitive dans les locaux de l’Hôtel de Ville, connut toujours le plus grand succès populaire. Sa politique rigoureuse d’acquisitions, jointe à la modicité de ses crédits, l’opposa plusieurs fois à une municipalité plus pressée d’accroître ses collections en volume, que de les enrichir en qualité. Célèbre pour ses imitations des maîtres anciens, il œuvra à la galerie des peintres flamands de Le Brun à Paris (1792-1796), à la galerie Couche du Palais Royal (1786-1808) et pour le Musée français de Paris (1803-1809), imitant en particulier la manière de Raphaël, du Corrège et de Jules Romain. Il acquit également une grande notoriété pour ses portraits de contemporains, tels ceux de Cagliostro (1781), du professeur Spielmann (1781), de L’Hercule colmarien Stockmeyer (1791), de Bernard Frédéric de Turckheim, du cardinal de Rohan, du préfet Lezay-Marnésia, de Richter, de Blessig et de C. G. Koch, au physionstrace.
Courrier du Bas-Rhin des 2.7. et 24.12.1820; Dernières Nouvelles d’Alsace du 3.3.1937. Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, 662; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XV, 1922, p. 223; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, V, 1976, p. 270; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3566; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, Éditions Oberlin, II, p. 124; Dictionnaire de biographie française, XVI, 1985, 1484.
Georges Foessel (1989)