Capucin, éducateur, fondateur de la province des Frères Mineurs Capucins de Strasbourg (★ Minversheim 4.9.1867 †Ribeauvillé-Dusenbach3.1.1945).
Fils de Jean Grasser, cultivateur, et de Catherine Wolff. École communale, études secondaires au collège des Marianistes à Belfort,au collège épiscopal de Zillisheim et à Saint-Étienne de Strasbourg. Le 4 octobre 1889, capucin à Sigolsheim, Grasser étudia la philosophie à Münster, Westphalie, en 1890; la théologie à Clèves en Rhénanie en 1891. Il était au Grand Séminaire de Mayence de 1893 à 1895; prêtre catholique à Mayence (22 juillet 1894). Examen de fin d’études (cura) en été 1895. De 1895 à 1899 quelques cours de philologie et théologie dans les couvents de Clèves et de Münster. Les résidences alsaciennes des Capucins, fondées à partir de 1888, relevaient de la province rhénano-westphalienne jusqu’en 1919. Dès 1894, ils érigèrent un petit séminaire ou École séraphique à Strasbourg-Koenigshoffen. Le P. Amand fut appelé à cette école en 1899 pour y enseigner principalement le français et en devint le directeur en 1904; à la même occasion, il entra au Conseil provincial qu’il ne quitta qu’en 1917. En 1906, maître des novices à Sigolsheim pour la formation des jeunes religieux. Son passé de capucin alsacien de la première heure, et les 17 années passées au gouvernement même de la province désignèrent le P. Amand aux yeux du supérieur général à Rome comme l’homme apte à mener, en qualité de commissaire général, les tractations devant aboutir à séparer les maisons d’Alsace-Lorraine de la province-mère allemande et à les ériger en circonscription autonome de l’ordre. La séparation fut signée à Francfort le 17 septembre 1919 et le territoire de l’Alsace-Lorraine élevé en commissariat général autonome de l’ordre, le 6 février 1920 avec à sa tête le P. Amand. Il lui appartenait à présent de rendre son commissariat viable pour devenir un jour province. Aussitôt, il prit à lui la direction de la Klosterschule de Koenigshoffen, et transforma cette école en établissement secondaire français préparant le baccalauréat. La demande des curés pour prédication de missions dans leur paroisse était très importante, le P. Amand y engagea ses pères à fond. Le capucin, soit comme prédicateur, soit comme frère quêteur, était devenu un personnage très connu et très populaire à travers toute l’Alsace et la Moselle. Dès 1932, le P. Amand avait accepté un territoire à évangéliser à Madagascar, la mission d’Ambanja. Au cours des 11 années où, entre 1920 et 1934, le P. Amand était à la tête du commissariat d’Alsace, le nombre de religieux est passé de 45, dont 26 prédicateurs, à 157, dont 53 prédicateurs, tandis que l’effectif de l’école s’est presque décuplé, de 15 élèves (Noël 1919) à 142 (Noël 1934). Le 4 octobre 1934, le commissariat d’Alsace fut érigé par le supérieur général de Rome en province d’Alsace et au cours du premier chapitre provincial, le P. Amand remit les rênes de la nouvelle province dans les mains d’un successeur. Retraité au couvent de Bitche qu’il avait fondé en 1932 (il avait durant son mandat de commissaire fait passer le nombre de maisons de 3 à 8). Le 20 juillet 1938, de nouveau élu dans le conseil provincial. Évacué en 1939, au couvent de Sigolsheim, il y vécut les terribles combats de libération de décembre 1944. Fut évacué le 29 décembre de Sigolsheim en ruines à Ribeauvillé-Dusenbach, où il mourut quelques jours plus tard.
Archives provinciales des Capucins, Strasbourg, notamment P. Archange Sieffert, Annales provinciales.
Paul Linck (1988)