Missionnaire, (C) (★ Saint-Maurice 14.4.1842 † en rade de Zanzibar, Tanzanie, 31.10.1890). Fils de Pierre Gommenginger, instituteur, et de Madeleine Hilsz. Né dans une famille qui comptait dans ses rangs plusieurs prêtres et religieuses, le jeune Gommenginger fit ses études secondaires au petit scolasticat spiritain de Langonnet, Morbihan, de 1858 à 1862. Se sentant appelé à la vie missionnaire, il étudia la théologie au grand scolasticat de la congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie. Ordonné prêtre le 22 septembre 1866, il fut admis dans la congrégation par la profession religieuse le 25 août 1867. D’abord affecté à la communauté spiritaine de Saint-Michel-de-Priziac, Morbihan, le jeune prêtre reçut son obédience pour les missions en 1868. Ses supérieurs l’envoyèrent dans le diocèse de Saint-Denis de l’île Bourbon (aujourd’hui Réunion) où il fut nommé directeur du pénitencier de l’Ilet-à-Guillaume. L’année suivante, un poste de professeur lui fut confié au collège diocésain de Port-Louis, île Maurice. Peu de temps après, atteint de fièvre, Gommenginger fut rapatrié en Europe. Lorsque sa santé fut rétablie, il partit à destination du vicariat apostolique de Sierra Leone (1872). Afin de préparer l’implantation de missions dans ce territoire, il entreprit des voyages d’exploration dans le royaume de Porto Loko et le long du Rio Pongo. En 1874, le Saint-Siège lui conféra le titre de vice-préfet apostolique de Sierra Leone. Assisté du père Ildephonse Muller, originaire de Liebenswiller, il fonda la mission de Boffa, Guinée, en 1877. À la même époque, le supérieur général de la congrégation le chargea d’explorer les régions intérieures de la colonie anglaise de Gold Coast. Affaibli et malade à l’issue de ce voyage, Gommenginger rentra en France. De 1879 à 1882, il enseigna au collège spiritain de Beauvais, Oise. À sa demande, ses supérieurs l’autorisèrent à œuvrer à nouveau en Afrique. En 1882, Gommendinger fut affecté au vicariat apostolique de Zanzibar où il fonda la mission de Morogoro. Au cours d’un ultime voyage d’exploration, Gommendinger fut pris d’un accès de fièvre et mourut sur le navire qui le ramenait à Zanzibar, le 31 octobre 1890.
« La rivière et le royaume de Porto-Loko (Guinée septentrionale) », Missions Catholiques, t. 6, 1874, p. 548 et s. ; « Le Rio-Pongo (Sénégambie) », Missions Catholiques, t. 8, 1876, p. 8 et s. ; Lettres dans Missions Catholiques, Le Missioni Cattolici, l’Écho des Missions d’Afrique, Annales de la Propagation de la Foi, Annales apostoliques et Die katholischen Missionen.
« Le P. Charles Gommenginger, décédé à bord de l’Ethiopia, près de Zanzibar, le 31 octobre 1890 », Bulletin de la Congrégation, t. 15, 1889-1891, p. 842-850 ; Ordo (Strasbourg), 1890, p. 120; « Un vaillant missionnaire. Le P. Charles Gommenginger », Annales apostoliques, t. 6, 1891, p. 45-51 ; T. Hück, P. Ludwig Karl Gommenginger. Erlebnisseund Arbeiten eines afrikanischen Missionärs, Rixheim, 1900 ; A. Deny, Elsässer Helden, t. 1, Rixheim, 1902, p. 169-176 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 625-628; R. Streit, Die katholische deutsche Missionsliteratur, t. 2, Aachen, 1925, n° 429 ; R. Streit, « Johannes Dindinger », Bibliothecamissionum, t. 28, Freiburg, 1953, p. 638-639 ; G. Knittel, Évêques missionnaires d’Alsace,Strasbourg, 1965, p. 60 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3411 ; Dictionnaire de biographie française, XVI,1985, 537.
Jean-Paul Blatz (1988)