Industriel (? Altkirch 5.1.1807 † Altkirch 28.5.1893). Frère de Thiébaut Joseph Gilardoni ©. ? 19.9.1836 à Landser Marie-Antoinette Rothéa, sœur de l’épouse de Thiébaut Joseph susdit (? Landser 1817 † Altkirch 1870). Formé par P. A. Heitschlin, Xavier Gilardoni fut à l’origine de l’invention de la tuile mécanique à emboîtements et à canaux d’écoulement intérieur, dite tuile à losange (1841), réalisée à l’origine avec une presse à balancier : elle fut le prototype de toutes les tuiles à emboîtements créées ultérieurement (tuiles Muller, Fox, Martin, Ludovici…). Ses travaux, en collaboration avec son frère Joseph, révolutionnèrent l’industrie tuilière et briquetière. L’usine d’Altkirch était, dès 1845, complètement mécanisée au point de vue de la fabrication. En 1844, les frères Gilardoni firent leur première cession de brevet : Xavier se rendit à Marseille chez Martin Frères afin d’y diriger l’édification d’une usine moderne. En 1846 les frères Gilardoni établirent une tuilerie à Deyvillers près d’Épinal avec l’entrepreneur Jolibois ; là les Gilardoni construisirent le premier four continu qu’on ait vu en France, bien avant le fameux four de l’Allemand Hoffmann ! Le principe de ce nouveau type de four venait à peine d’être décrit par Péclet, professeur à l’École centrale des arts et manufactures. L’expérience spinaloise fut cependant un échec, car le four péchait par le tirage (la cheminée était d’une trop petite dimension). Les Gilardoni appliquèrent, avec succès, le principe à Altkirch même. Quelques années plus tard, en 1854, les frères Gilardoni et Émile Muller © obtinrent un brevet pour leur système de fours continus ; la collaboration entre la maison Gilardoni Frères et E. Muller – sous la forme d’une société en commandite par actions – dura une décennie. Gilardoni Frères et É. Muller furent à l’origine de plusieurs brevets pris en commun. X. Gilardoni suggéra à l’industriel Jean Schmerber (Tagolsheim) l’idée de la presse mécanique à tuile (presse revolver ou presse Schmerber) qui fut copiée dans toute l’Europe. En décembre 1856, Jean Schmerber, Émile Muller et Gilardoni Frères signèrent une convention d’après laquelle les trois parties étaient communément propriétaires du brevet d’invention pris par J. Schmerber pour perfectionnements aux machines à fabriquer les tuiles, briques, carreaux, etc…, qui mentionnait le principe du moule à double face susceptible de pivotement, principe provenant des sieurs Gilardoni et É. Muller. Grand travailleur, très estimé, Xavier fut récompensé par le gouvernement français qui lui décerna la croix de la Légion d’honneur en 1885, décoration tardive, obtenue suite à l’Exposition des Arts décoratifs de 1884 et à la pétition signée par les membres de l’Union céramique et chaufournière de France, et dont les membres du jury de l’exposition avaient pris eux-mêmes l’initiative.
État-civil Altkirch, Landser ; Le Panthéon de l’Industrie, n° 511, 14.12.1884 (p. 433-434) ; Altkircher Kreisblatt, n° 22, 3.6.1893; Sitzmann 1, p. 602-603 (erreurs) ; La Céramique, n° 405, novembre 1921, p. 252 (note de H. Gilardoni) ; K. Dümmler und Dr. Ing. Loeser, Handbuch der Ziegelfabrikation, dritte Auflage, Halle a. S., 1926, p. 204, 440 ; Dictionnaire de biographie française, 1982, tome XV, p. 1518 (erreur ; Camille, avocat, journaliste et industriel est le fils de Joseph II Gilardoni et non de Xavier) ; Encyclopédie de l’Alsace, vol. VI, 1984, p. 3372 (erreurs).
Patrick Madenspacher (1988)