Administrateur et homme de lettres (? Thann 21.2.1833 † Florence 10.4.1906).
Fils de Jean-Baptiste Gerspach, médecin, et de Madeleine Altheimer. Après avoir servi dans l’administration des télégraphes (1855-1860), Gerspach exerça quelques années la profession de maître verrier, qui l’amena à effectuer plusieurs voyages d’affaires en Italie. Il reprit du service en 1870 dans l’administration des Beaux-Arts comme chef de bureau. Il eut dans ses attributions notamment l’organisation d’un atelier de mosaïque installé à la Manufacture nationale de Sèvres de 1875 à 1878 et qui fut ensuite transféré à l’École des Beaux-Arts. En 1885, Gerspach fut nommé administrateur de la Manufacture nationale de tapisseries des Gobelins. Il y remit en honneur des techniques anciennes. Ayant pris sa retraite en 1893, il se retira en Italie et voyagea beaucoup. Gerspach avait servi comme franc-tireur durant la guerre de 1870 et resta en France après l’annexion de l’Alsace au Reich. S’étant trouvé retenu à Paris durant les événements de mars-mai 1871, il entreprit par la suite une histoire de la Commune dont seul parut un fragment, consacré au colonel Rossel. Il ne faut pas chercher dans cet ouvrage, assez bien documenté mais très polémique, une vue personnelle des évènements : Gerspach reflète simplement l’opinion versaillaise selon laquelle les communards sont un ramassis d’aigris et de coquins, et Rossel le plus coupable, parce que le plus intelligent et le plus instruit. Gerspach est surtout connu par ses publications techniques et artistiques. Sa carrière éclectique se traduisit par de nombreux écrits : il s’était fait la main à ses débuts, dans les Annales télégraphiques. Par la suite il consacra une monographie à chacune des branches auxquelles il s’était voué. Il collabora à la Gazette des Beaux-Arts, au Magasin pittoresque et à la Revue alsacienne. À défaut d’œuvres majeures il dédia à sa province d’origine quelques essais. Il fit la biographie de ses compatriotes, les artistes Auguste Steinheil et Théodore Deck, ce dernier ayant été son successeur à Sèvres. Il fit aussi connaître les dessins originaux de Van der Meulen, exécutés au XVIIe siècle à Strasbourg et à Sélestat.
Histoire administrative de la télégraphie aérienne en France, Paris, 1861 : La mosaïque, Paris, 1881 ; L’art de la verrerie, Paris, 1885 ; Les tapisseries coptes, Paris, 1890 ; Documents sur les anciennes faïenceries françaises et sur la manufacture de Sèvres, Paris, 1891 ; La manufacture des Gobelins, Paris, 1892 ; Répertoire des tapisseries des Gobelins exécutées de 1662 à 1892, Paris, 1893 ; Le Colonel Rossel, sa vie et ses travaux, son rôle pendant la guerre et la commune, son procès, Paris, 1873 ; « Auguste Steinheil », Revue alsacienne, 1885, p. 433 ; L’hôtel de Strasbourg, ibid., p. 221 ; « Théodore Deck », Revue des arts décoratifs, 1885 ; « Les dessins de Van der Meulen, Strasbourg et Schlestadt », Revue alsacienne, 1887, p. 76-79.
Gerspach n’est pas nommément cité dans E. Lechevallier-Chevignard. La manufacture de porcelaine de Sèvres, Paris (v. 1900) ; Vaperau, Dictionnaire universel des contemporains, 1893, p. 666 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 599 ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1982, 366 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3361. M. Kubler, « Le clocher de l’église Sainte-Foy (1162 7-1734) », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1987, p. 7-19.
Jean-Yves Mariotte (1988)