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GEBWILER Johann

Professeur de théologie (★ sans doute à Colmar vers 1450 † après 1530).

Fils de forgeron qu’employait le couvent de Sainte-Catherine de Colmar. Immatriculé à l’Université de Fribourg en Brisgau en 1465, il s’incrivit en 1469 à celle de Bâle où il ne conquit la maîtrise ès arts que sept ans plus tard, ce qui incite à penser qu’il dut gagner son pain et ne put pas consacrer tout son temps à ses études : en 1469, les autorités universitaires ont dû lui accorder un délai pour le paiement des droits d’immatriculation. De 1498 à 1504, il fut curé de Turckheim ; en 1505 il desservit la paroisse de Saint-Alban à Bâle ; certains auteurs ont pensé qu’il a été maître d’école. Ses obligations professionnelles ont peut-être ralenti le déroulement de sa carrière ; elles ne l’ont pas arrêté. Après avoir été étudiant à Heidelberg en 1479, il revint à Fribourg pour y préparer le baccalauréat en théologie ; la Faculté l’autorisa à terminer ses cours sur les Sentences de Pierre Lombard, cours commencés à Fribourg, et continués chez les Cordeliers de Colmar et de Kaysersberg. De retour à Bâle, il y devint licencié en 1504, docteur en Sainte Écriture et professeur trois ans après. À plusieurs reprises, il remplit les fonctions de doyen ; il fut recteur trois fois, la dernière en 1522. L’année suivante, Zurich se plaignit à Bâle de l’attitude adoptée par Gebwiler qui avait reproché publiquement à Zwingli, son ancien étudiant, d’avoir pris position sur l’innovation en matière religieuse. On l’accusa également d’avoir dénoncé le cordelier Pellikan © à son provincial. Le 11 avril 1523 la municipalité le priva de son emploi, en même temps que trois de ses collègues, parce qu’il aurait agi contrairement aux intérêts de la cité. Gebwiler resta jusqu’en 1530 chanoine de Saint-Pierre à Bâle où il s’était fait conférer une prébende en 1508 et où il occupait le poste de prédicateur en 1513. En 1526 il prit part à la « dispute » théologique de Baden. Sa situation devint intenable à Bâle où il s’était attiré l’animosité des humanistes, puis des réformateurs et où on se moquait du « docteur Jeannot aux culottes déchirées ». Il quitta la ville en 1529 et s’établit à Eichstetten, Bade. Il ne faut pas le confondre avec Jean Sattler de Guebwiller, son collègue et son adversaire.

Aktensammlung zur Geschichte der Basler Reformation in den Jahren 1519 bis Anfang 1534…, 6 vol., Bâle, 1921-1950 ; L Pfleger, “Untersuchungen zur Geschichte des Pfarrei-lnstituts im Elsass II. Der Pfarrklerus”, Archives de l’Église d’Alsace, 7, 1932, p. 77 ; W. Muller, 500 Jahre theologische Promotion, Fribourg-en-Brisgau, 1955, p. 56 ; E. Lenzwiler, Die Vorreformatorischen Prädikaturen der deutschen Schweiz vor Ihrer Entstehung bis 1530, Fribourg-en-Brisgau, 1955, p. 81 et s. ; G. P. Marchal, Die Statuten des weltlichen Kollegiatstifts St Peter in Basel, Bâle, 1972, p. 418.

† Francis Rapp (1988)