Humaniste, rector scholarum in Hagenowe, (C) (★ Kaysersberg 1473 † Haguenau 21.6.1545). ∞ Anna zum Stein. Ils vendirent en 1526 une petite maison zu dem Horn, Kalbgass, à Strasbourg. Il fit ses études à Bâle (1492) et à Paris (1494). Mais c’est à Bâle qu’il retourna pour y conquérir le titre de maître-ès-arts. Élève de Wimpheling ©, il se distingua par sa piété et son amour de l’étude. Le Conseil de la ville de Sélestat l’appela en 1501 à la direction de l’école latine. Gebhardt y ouvrit un externat pour former l’esprit de trente fils de familles fortunées françaises et allemandes. Parallèlement, à l’école, il enseigna la science et la vertu à cent cinquante étudiants. En 1509 le Grand Chapitre de Strasbourg lui confia l’école latine voisine de la cathédrale. Comme ses convictions ne lui permettaient pas de suivre les réformateurs, il quitta Strasbourg pour Haguenau où le Conseil l’appela pour diriger l’école latine établie près de l’église paroissiale Saint-Georges. Sa méthode d’enseignement nous est exposée par lui-même dans les introductions dont il munit les éditions de l’Art poétique d’Horace ou des comédies de Plaute et de Térence. Les auteurs qu’il présente sont tous d’une haute valeur morale. La lecture est préparée par l’acquisition des éléments du latin, suivant la méthode du grammairien Elius Donat (IVe s.) et plus tard de Cochlaeus (1479-1552). Suivent l’étymologie, la syntaxe, la prosodie. Il faut, dit-il, insister sur les déclinaisons, les conjugaisons et en rapprocher les correspondants en allemand. En même temps, pour se divertir, les élèves apprennent à parler en public et à faire des vers. Comme modèle pour la rédaction de lettres, il faut se servir des classiques comme Cicéron et Pline, mais aussi de l’humaniste Ange Politien (1454-1494). La dialectique doit apprendre aux élèves à discerner le vrai du faux. Enfin s’y ajoutent, pour terminer l’enseignement de l’école, la philosophie naturelle et la philosophie morale. Ainsi se termine le cycle du gymnase. En 1530 l’empereur lui concéda des armoiries portant trois glands sur un écu dont les émaux nous sont inconnus. Après avoir instruit des générations de jeunes gens pendant cinquante ans, Gebwiler cessa son activité de pédagogue en 1543. Après son inhumation, ses fils (Protasius et Martin, prêtres, Gervasius et Florenz, membres du Conseil de Sélestat), lui posèrent une épitaphe en vers latins conservée au musée de Haguenau.
In septem psalmorum penitentialium brevis explanatiuncula, s. l. n. d. ; Exhortatio admodum brevis sacram communionem adire cupientibus, s. l. n. d. ; Polydorii Vergilii urbinatis de inventoribus rerum… Strasbourg, 1509 (réédité plusieurs fois) ; Artificialis introductio Jacobi Stapulensis… Strasbourg, 1511 ; Grammatica Jo. Cochlei Norici rudimenta ad usum latinae linguae… Strasbourg, 1513 (réédité plusieurs fois) ; Theodorici Grosemundi, Carmen de Historia violatae crucis, Strasbourg, 1514 ; Quinti Horatii Placci liber epistolarum, Strasbourg, 1514 ; M. Actii Plauti Asinii Comici clarissimi comoediae quinque, Strasbourg, 1514 ; Introductio in physicam paraphrasim, Strasbourg, 1514 ; Libertas Germaniae…, Strasbourg, 1519 ; Panegeris Carolina, Strasbourg, 1521 (réédité plusieurs fois) ; …Ein schöne … Hystorie …der … heiligen… Otilie…, S. l. n. d. (réédité plusieurs fois); …Ysidorus de sectis..., Strasbourg, 1523, Beschirmung des lobs… der hymlischen künigin Maria…, S. I., 1523 ; Concertatio Culsameri lutherani et F. Bartolomei Usingensi…, Strasbourg, 1523 ; Epitoma regii… Ferdinandi Boemiae regis..., Strasbourg, 1527 (réédité plusieurs fois ; en 1527 en allemand) ; Gravissimae sacrilegii… syngramma, Haguenau, 1528 ; De presenti clericorum tribulatione, Haguenau, 1529 ; Ein schoene… Epistel… doctoris Erasmi von Roterdam…, S. l. n. d. De Austriaci seu Belqarum regni..., Haguenau, 1536.
Archives municipales de Haguenau, GG 294 ; Archives municipales de Strasbourg, chambre des contrats 19, fol. 268 v° ; Chronik des Schulmeisters Hieronymus Gebwiler, (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ms 5458) hg. von J. Gény, Sélestat, 1890 ; Ph.-A. Grandidier-lngold, Nouvelles œuvres historiques, t. 2, Colmar, 1898, p. 194-197 ; Rodolphe Reuss, De scriptoribus rerum Alsaticarum historicis inde a primordiis ad saeculi XVIII exitum, Strasbourg-Paris, 1898, p. 82-83 ; Josef Knepper, Das Schul- und Unterrichtswesen im Elsass von den Anfangen bis 1530, Strasbourg, 1905, p. 329-335 ; Heinrich Lempfrid, « Aeltere Hagenauer Grabinschriften. 5. Der elsässische Humanist Hieronymus Gebwiler † 1545 », Jahrbuch des Hagenauer Altertums-Verein, 2, 1911, p. 60-64 ; Karl Stenzel, « Die Strassburger Chronik des elsässischen Humanisten Hieronymus Gebwiler », Elsassland-Lothringer Heimat, 3, 1926, 350 (fragments ; une copie incomplète a été identifiée à la Bibliothèque nationale de Paris, ms allemand 77 par Christian Wilsdorf) ; Fernand J. Heitz, « Quelques alsatiques anciens rapatriés en Alsace, II. Un manuscrit autographe de Jérôme Gebwiler », Revue d’Alsace, 83, 1986, p. 148-153 ; Deutsches Literatur-Lexikon VI, 1978, p. 121 ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1981, 937 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3278.
† André-Marcel Burg (1988)