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GARCHERY Jeanny, Jules, Marcel

Général français, * le 16 juin 1876, † le 25 avril 1961.

Son nom reste attaché aux blockhaus de berge qu’il a fait construire le long du Rhin pendant la drôle de guerre.

Entré à St Cyr en 1895, il poursuit une carrière brillante qui l’amène au grade de général de brigade en 1930, de division en 1934, de corps d’armée en 1936 et d’armée en 1938.

Il alterne les affectations en état-major – Armée d’orient, conseil supérieur de guerre, inspection de l’infanterie – avec des postes de commandement – troupes du Levant, 85ème Brigade d’infanterie en 1930, 25ème Division d’infanterie en 1934, 14ème Région militaire à Lyon en 1936 et enfin 8ème Armée en 1939 –

Confronté au problème de la défense de la Haute Alsace, il préconise d’empêcher l’ennemi de prendre pied sur le sol français, plutôt que de le freiner dans la profondeur comme l’ont prévu les concepteurs de la ligne Maginot dans la plaine d’Alsace. Il met au point des petits bétons, construits directement sur la berge du Rhin, espacés de 500 à 1000 mètres et qui garderont son nom : « blocs Garchery ». Ils sont constitués d’une chambre unique de trois mètres sur deux, possédant deux créneaux de tir disposés parallèlement au lit du fleuve. La face exposée au tir ennemi est légèrement inclinée afin de dévier les tirs directs. L’entrée se trouve au milieu du côté opposé au fleuve. L’armement est constitué de mitrailleuses Reibel de 7,5 mm ou de mitrailleuses lourdes de 13,2 mm, mises en œuvre par un équipage de six hommes.

Après les désastres initiaux de l’Armée française et le remplacement de Gamelin par Weygand, le Général Garchery est mis en disponibilité le 21 mai 1940. Il n’est donc plus en service lors de l’offensive allemande qui démontre l’erreur de cette conception. En effet, lorsque les Allemands lancent, en juin 1940, l’opération « Kleiner Bär » d’invasion de la Haute Alsace, ils neutralisent ces blockhaus depuis la berge opposée grâce au tir des canons spéciaux de 88 mm qui visent la base de ces petits bétons, entraînant parfois leur chute dans le fleuve, avec leur équipage encore à bord.

Norbert Lombard

Sources :

Service historique de la défense : côte 13 YD 1451 Norbert Lombard, « La ligne Maginot dans le Ried », Annuaire de la société de la Hardt et du Ried numéro 18, p. 118