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FRITZ Charles Maximilien

Pasteur et pédagogue, (Pl) (★ Eckbolsheim 7.10.1758 † Strasbourg 14.2.1821).

Fils de Charles Maximilien Fritz pasteur, et de Marie-Madeleine Russ. ∞ 2.9.1793 à Strasbourg Catherine Barbe Ziegenhagen, fille du chirurgien Daniel Ziegenhagen, et élève d’Oberlin. Il entra au Gymnase dès 1766, puis étudia la philosophie et la théologie à Strasbourg et à léna. En 1782, il obtint le doctorat en philosophie après avoir soutenu sa thèse Tentamen paedagogium. Prédicateur à Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg à partir de 1788, il était directeur d’études au Collegium Wilhelmitanum et enseignait au Gymnase. La Révolution le vit parmi les partisans de Dietrich. Violemment pris à partie par les Jacobins il se justifia, ainsi que ses élèves, par un écrit : Charles Maximilien Fritz à ses concitoyens (22 octobre 1792). Il dut quitter Strasbourg et devint second pasteur à Barr de mai 1793 à 1802. Il y vécut la Terreur et se résigna à résilier ses fonctions. Sa lettre autographe en langue française, pleine de dignité, est conservée. Il devint instituteur, puis gérant de la salpêtrière. La vindicte des Jacobins strasbourgeois le poursuivit à Barr. Malgré les protestations de la Société populaire de Barr dont il était membre, il fut arrêté le 23 messidor an II comme partisan déclaré du traître Dietrich et auteur d’écrits liberticides. Enfermé au Grand Séminaire, il fut libéré après Thermidor. En 1795 il put reprendre son ministère de pasteur. Revenu à Strasbourg en 1802 comme prédicateur au Temple-Neuf, il devint successivement professeur suppléant à l’Académie (1807), professeur titulaire au Séminaire (1813), et occupa à partir de 1819 la chaire de morale chrétienne à la nouvelle faculté de Théologie protestante. En 1809, lui fut confiée jusqu’à sa mort en 1821 la direction du Gymnase qu’il réorganisa « avec courage, prudence et circonspection » (Redslob). À toutes ces fonctions s’ajouta celle d’inspecteur ecclésiastique de l’Inspection du Temple-Neuf.

Fritz est l’auteur de nombreux éloges funèbres (Blessig, Salzmann, Lauth) ainsi que des programmes de distribution des prix du Gymnase. Ses écrits les plus importants sont : Jakob Sturm v. Sturmeck, Strasbourg, 1817 ; Luther und Sturm, Das Wichtigste aus ihrem Leben, Strasbourg, 1817 ; Leben Johann Lorenz Blessig’s, Strasbourg, 1819, 2 vol.

F.-H. Redslob, Oraison funèbre, 1821 ; I. Haffner, Einige Blätter zur Erinnerung an Carl Max. Fritz, 1821 ; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution …, Strasbourg, 1877, p. 57 ; R. Reuss, Histoire du Gymnase protestant de Strasbourg pendant la Révolution, Paris, 1891 ; A. Erichson, Das theologische Studienstift Collegium Wilhelmitanum zu Strassburg, Strasbourg, 1894 ; F. Hecker, Die Stadt Barr von der Revolution bis auf unsere Tage, Strasbourg, 1911 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 540 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 1518 ; Dictionnaire de biographie française, XIV, 1979, 1312.

Marie-Anne Hickel (1988)