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FRIEDRICH (FRIEDERICH) André

Statuaire, dessinateur et lithographe, (C) (★ Ribeauvillé 17.1.1798 † Strasbourg 9.3.1877).

Fils de Xavier Friedrich, sculpteur sur bois († Rouffach 1.11.1835), et de Marie-Thérèse Ruhlmann († Soultzmatt 10.9.1812). ∞ I 9.7.1829 à Ober-Achern, Bade, Anne-Marie Weber (★ Ober-Achern près de Bühl, grand-duché de Bade, 1807 ? † Strasbourg 8.10.1838), fille de Philippe Weber, cultivateur, et de Christine Bussam ; ∞ II 19.3.1839 à Strasbourg Marie Antoinette Momy. Son père fut son premier maître. À l’âge de 15 ans Friedrich se rendit à Strasbourg auprès du sculpteur Landolin Ohmacht © qui était alors occupé à sculpter les muses qui décorent le théâtre. Friedrich partit en 1815 en Suisse, puis à Stuttgart et à Munich ; il s’installa quelques mois à Vienne chez le sculpteur Martin Fischer. De Vienne Friedrich se rendit à Dresde où il travailla pendant trois ans chez le professeur Pettrich tout en suivant les cours sur l’art antique du professeur Böttiger. Sur la recommandation du professeur J. G. Schadow, directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, Friedrich procéda en 1819 à la restauration des statues de l’arsenal de cette ville. L’année suivante il continua ses études à l’École des Beaux-Arts à Paris chez le professeur Bosio. En 1824 on le trouve à Rome où il réalisa chez le maître Thorwaldsen la statue Alsa dont il fit don à Strasbourg. Après dix ans de voyages studieux, Friedrich décida, en 1826, de revenir dans son pays natal et s’établit définitivement à Strasbourg au quai Saint-Jean. Friedrich était citoyen d’honneur de Baden-Baden et de Steinbach, Bade, et avait été décoré de l’ordre des Zähringer par le grand-duc Léopold de Bade. Peu avant sa mort, il légua ses papiers et ses décorations à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

 

Principales œuvres : Baptême de Clovis à l’église Saint-Louis à Strasbourg, 1827 ; Médaillon de Turenne à Sasbach, Bade, 1828/29 ; Fontaine de la Licorne à Saverne, 1837 (à noter que la Licorne actuelle est une copie exécutée en 1971 par Cl. Metzmeyer) ; Médaillon d’Ehrenfried Stoeber pour la tombe au cimetière Saint-Gall, 1837 ; statue de l’archevêque Boll à Fribourg en Br., 1838 ; Une femme à genoux sur un tombeau, 1839 ; Allégorie de la Journée, ornant une fontaine à Saverne, 1841 ; Allégorie du Sommeil au musée de Strasbourg, 1841 ; Une mère tenant son fils endormi, 1842 et la statue d’Erwin à Steinbach, Bade, 1843/44; le Fossoyeur au cimetière de Baden-Baden, 1850/51 ; Maquette d’un Christ et celle d’une Pietà 1850, exécutée au XXe s. en marbre à l’église Notre-Dame de Guebwiller; le monument du Grand-Duc Léopold à Achern, Bade, 1854 ; le Christ assis au cimetière d’Ober-Achern, 1859 ; la statue du poète Pfeffet 1859 à Colmar, et celle du poète Arnold au cimetière Saint-Gall à Strasbourg ; la statue de sa fille Amélie au cimetière Sainte-Hélène, 1859 ; la statue du réformateur Mélanchton à Bretten, 1861. Pour sa ville natale, il sculpta une figure allégorique sous les traits de sa fille aînée qui orne le Sinnbrunnen (1861/62) et les médaillons de Salzmann et Joeranson. Pour la cathédrale de Strasbourg il réalisa la statue de l’évêque Werner de Habsbourg, ainsi que celle de l’architecte Johann Hültz. Une statuette de Landolin Ohmacht, son premier maître, se trouve au musée de Colmar. La statue de l’amiral anglais Francis Drake, qui orna une place d’Offenburg, Bade, a été enlevée par les nazis. La statue du stettmeistre Jacques Sturm au Gymnase protestant fut détruite accidentellement en 1871. À côté de son œuvre de sculpteur on doit encore à Friedrich l’esquisse d’un projet de restauration du chœur de la cathédrale et un album de dessins, consacrés à la cathédrale de Strasbourg dont seul le premier fascicule de 16 planches fut publié en 1839 par Fasoli et Ohlmann.

 

Archives municipales de Strasbourg, fonds Feuerstein ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Ms 744 ; R. Ménard, L’art en Alsace-Lorraine, 1876, p. 149-151 ; Affiches de Strasbourg du 14.3.1877 ; Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1893, p. 629 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 531 ; FIAI, t. 15, 1913, p. 73-88 ; Kunstdenkmäler Baden, t. 9, Abt. 1, 1913, Bretten, p. 24 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XII, 1916, p. 462 ; S. Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’École française du XIXe siècle, Paris, 1921 ; Elsassland, t. 4, 1924, p. 153-154 ; R. Faller, « Der Sinnbrunnen », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, 6, 1936, p. 30-42 ; H. Haug, L’art en Alsace, 1962, p. 183-184 ; H. Kugler, « Es geschah vor 100 Jahren in Ribeauvillé », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, 24, 1963, p. 63-68 ; R. Spaeth, « Un artiste oublié : le sculpteur André Friedrich », Magazine Ringier, Alsace et Moselle, 22.2.1964, n° 8, p. 4-5 ; Festschrift zum Treffen europäischer Freimaurer in Steinbach und Baden-Baden, 1-3 mai 1964 ; Badisches Tagblatt du 24.11.1971 ; Inventaire topographique du canton de Guebwiller, 1972, p. 48, 164, 165, 169 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…,  IV, 1976, p. 527 ; Inventaire topographique du canton de Saverne, 1978, p. 371 ; Dictionnaire de biographie française, XIV, 1979, 1295 (avec erreurs) ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3218 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, II, 1985, p. 103-104.

François-Joseph Fuchs (1988)