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FRIEDEL Georges

Minéralogiste, (Pr) (★ Mulhouse 19.7.1865 † Strasbourg 11.12.1933).

Fils de Charles Friedel ©. et d’Émilie Koechlin. ∞ 1888 Hélène Berger-Levrault, sœur de l’éditeur strasbourgeois (puis nancéien après 1870) qui épousa la sœur de Georges. G. Friedel fut l’un des plus éminents cristallographes de la première moitié du XXe siècle. Il vécut jusqu’à l’âge de 15 ans avec son père, à l’École des Mines à Paris. Il entra à Polytechnique en 1885, puis à l’École des Mines en 1887, où il collabora avec son père à la synthèse de composés naturels. Ingénieur des mines, il fut nommé à Moulins en 1891, puis professeur à l’École des Mines de Saint-Étienne. Il y enseigna successivement l’analyse minérale et la sidérurgie, la physique, la minéralogie et la géologie. Nommé directeur de cette école en 1907, il continua à y enseigner la minéralogie jusqu’en 1918. Durant la guerre, de 1914 à 1917, il travailla à la Manufacture nationale d’armes de Saint-Étienne. En 1919, après le retour de l’Alsace à la France, il fut nommé directeur de l’Institut des sciences géologiques de l’Université de Strasbourg et chargé des cours de minéralogie et de cristallographie jusqu’à sa retraite en 1930. À partir de 1926, il fut également inspecteur général des Mines. Ses travaux à Saint-Étienne puis à Strasbourg, portèrent essentiellement sur la minéralogie et la cristallographie : étude sur les zéolithes, approfondissement de la loi de Bravais à partir de l’étude des mâcles dans les cristaux (confirmée par la découverte de la diffraction des rayons X par les cristaux par von Laue en 1912). Les prix Delesse (1905) et Joseph Labbé (1917) de l’Académie des sciences, dont il devint le correspondant en 1917, récompensèrent ses travaux. Son livre Leçons de cristallographie, dont la première édition date de 1911 et qui fut réédité en 1926 puis en 1964, fait toujours autorité. Ses travaux sur les liquides anisotropes le conduisirent en 1922 à publier une vue d’ensemble sur les états mésomorphes, intermédiaires entre la matière cristallisée et la matière amorphe. Ces études sont à la base des cristaux liquides dont l’importance pratique, en particulier en électronique, n’est plus à souligner. En 1913, G. Friedel accepta la présidence du conseil d’administration de l’imprimerie Berger-Levrault et il se dévoua à l’entreprise familiale pendant vingt ans, jusqu’à sa mort en 1933. Officier de la Légion d’honneur. Son fils Edmond Friedel fut directeur de l’École des Mines et son petit-fils Jacques Friedel est professeur de physique du solide à l’Université de Paris-Orsay, tandis que d’autres de ses descendants continuent l’entreprise Berger-Levrault.

« Les états mésomorphes », Mémoire des Annales de Physique, 1922, p. 18 ; Leçons de cristallographie, Paris, 1964.

R. Weil, « G. Friedel », Zeitschrift für Kristallographie, 1934, p. 1-9 ; Dictionnaire de biographie française, XIV, 1979, 1292-1293 ; New Encyclopaedia Britannica, Micropaedia, t. 4, 1979, p. 323 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3216.

Mathilde Brini (1988)