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FARGÈS de MÉRICOURT Philippe Jacques

Avocat, rédacteur, secrétaire général de la Ville de Strasbourg, (C) (★ Paris 3.2.1776 † Strasbourg 24.3.1843).

Fils de Jacques Fargès de Méricourt, rentier, et de Marie Catherine Labatie. ∞ 20 nivôse an VIII (10.1.1800) à Strasbourg Charlotte Salomé Loegel (★ Strasbourg 19.12.1781 † Strasbourg 22 germinal an XII (12.4.1804), fille de Philippe Jacques Loegel, ébéniste à Paris, et de Marie Salomé Toepké. Après une carrière militaire modeste qui le voit lors de son mariage, maître-trésorier du 1er bataillon auxiliaire du Bas-Rhin, alors en dépôt à Strasbourg ; ses études de droit en font un des secrétaires, puis chef de division, de la préfecture du Bas-Rhin, sous l’Empire. C’est dans le cadre de ces fonctions et en tant que membre distingué de la Société des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin, qu’il se vit confier, à compter de 1805, la rédaction de I’Annuaire historique et statistique du département du Bas-Rhin. Il remplit ponctuellement et avec compétence cette mission, jusqu’à la parution en 1816, de l’Annuaire consacré aux années cruciales de 1814 et 1815. Il abandonna la carrière administrative à la chute de l’Empire et fit partie, dans les premières années de la Restauration, de la pléiade des jeunes avocats libéraux qui s’étaient fait à Strasbourg une spécialité des procès politiques et de la défense des opposants aux Bourbons. C’est ainsi qu’il assura la défense du journaliste Marchand, en juin 1820, dans l’affaire du « Patriote alsacien » et obtint son acquittement. Il fut également, en juillet 1822, devant le conseil de Guerre de Strasbourg, le défenseur du lieutenant Trolé, compromis dans le complot « carbonaro » du 3 avril de la même année. Cependant, en 1828, touché par la grâce royaliste à l’occasion du voyage en Alsace de Charles X, il se chargea d’un ouvrage consacré à la relation de ce voyage, ouvrage où il fait preuve d’un carlisme digne du plus ardent néophyte. Ses activités politico-judiciaires ne l’empêchèrent pas de poursuivre une œuvre littéraire déjà fructueuse et il publia en 1825, une Description de la Ville de Strasbourg comportant de précieuses Notices topographiques et historiques sur l’état ancien et actuel de cette ville. Sa première conversion politique fut suivie d’une seconde qui le mena en pleine monarchie de Juillet, à assurer, à compter de 1833, le secrétariat général de la mairie de Strasbourg. Il conserva ce poste de première importance jusqu’en 1841, date à laquelle il fut nommé à l’honorariat. Le maire Jean-Frédéric de Turckheim dit alors de lui que « les travaux assidus auxquels il s’était livré, avaient amené la cruelle affection dont il se trouvait atteint. » Victime en effet de troubles mentaux graves qui entraînèrent plusieurs détentions successives à Stephansfeld, il fut doté d’un secours extraordinaire par le conseil municipal, « touché de compassion pour un homme honorable et afin d’adoucir la fin de sa longue et pénible carrière ».

De l’influence du temps sur les actions chimiques et les changements qui en résultent sur certains fossiles, Strasbourg, 1830 ; Note sur les anciennes températures terrestres, Strasbourg-Paris, 1843 ; L’ancienne et la nouvelle horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, Strasbourg, 1843 ; La pluie sans nuage, Limoges, 1860.

Archives municipales de Strasbourg, registre de la population ; Description du département du Bas-Rhin, t. 3, 1871, p. 121 ; Berger-Levrault. Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 67 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 472 ; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, p. 601 ; Annuaire historique et statistique du département du Bas-Rhin, 1805-1816 ; Description de la ville de Strasbourg contenant des notices topographiques et historiques sur l’état ancien et actuel de cette ville, Strasbourg, 1825 ; Relation du voyage de sa Majesté Charles X en Alsace, Strasbourg, 1829.

État-civil de la ville de Strasbourg ; Délibérations du conseil municipal de Strasbourg, année 1843 ; Courrier du Bas-Rhin du 25.3.1843 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 472 ; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle, voir t. III, p. 493 ; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 604 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2908.

Georges Foessel (1987)