Secrétaire général de la Chambre de commerce de Strasbourg, (P) (★ Saint-Quentin, Aisne, 27.12.1893 † 12.6.1980).
Fils de David Édouard Eude (★ Strasbourg 15.3.1840 † ?), professeur agrégé d’allemand, et de Fanny Capaun (apparentée à la famille Boeckel ©). ∞ 21.12.1921 Suzanne Selz, (I) (★ Paris 4.5.1891 d. ?), fille d’Arthur Selz et de Clémentine Lévy. Licence en droit à Paris (1914) ; doctorat à Strasbourg (1919). Blessé à Verdun en 1916, Eude termina la guerre comme sous-lieutenant et fut affecté à la mission militaire administrative de Basse-Alsace. Il entra à la Chambre de commerce de Strasbourg le 1.10.1919 et en fut le secrétaire général adjoint dès le 1.4.1920. Il fut éditorialiste au Journal d’Alsace et de Lorraine, dont il présida le conseil d’administration de 1949 à 1951. En septembre 1939, il devint secrétaire général de la Chambre de commerce et il en dirigea les services évacués à Rothau, puis à Périgueux. En août 1940, il s’installa avec un bureau annexe de la Chambre à Lyon. Dans cette ville, Eude joua un rôle important dans l’accueil des expulsés d’Alsace. Dès novembre 1940, il fit imprimer une carte postale représentant la cathédrale de Strasbourg avec une phrase de Roosevelt affirmant son refus d’admettre toute atteinte à l’intégrité territoriale de la France. À partir de 1941, il rédigea pour France-Liberté, puis pour le journal clandestin Le Franc-tireur des articles sur « l’Alsace crucifiée ». Arrêté par la police de Vichy le 24.10.1942, il fut relâché. Après l’occupation de la zone Sud, il se cacha à Chambéry, puis revint à Lyon. Après la Libération, Eude reprit la direction des services de la Chambre de commerce et la conserva jusqu’à sa retraite en 1963. P. Eude présida la Caisse d’allocations familiales du Bas-Rhin, la Fédération départementale des œuvres laïques du Bas-Rhin (Ligue de l’Enseignement) et l’Association des jeux d’été
de la ville de Strasbourg. Officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1914-1918, rosette de la Résistance. Sa seconde fille, Micheline Eude, (? Strasbourg 12.11.1923). (? Georges Altman, journaliste), étudiante en droit à Lyon, fut agent de liaison, puis secrétaire de Jean-Pierre Lévy ©, chef national du mouvement Franc-Tireur. Arrêtée en même temps que son père, elle vécut ensuite temporairement dans la clandestinité, puis fut chargée du service social des Mouvements unis de Résistance à Lyon. En 1945-1946, elle anima à Strasbourg le comité des œuvres sociales des organisations de Résistance. Elle est chevalier de la légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, rosette de la Résistance.
Le registre de commerce français et le registre de commerce allemand (Thèse droit), Paris, 1922 ; Livre d’or de l’industrie et du commerce du Bas-Rhin, Strasbourg, 1924 ; La garde au Rhin. Histoire vécue, roman, s. l., 1932 (Prix de l’Alsace littéraire 1932) ; La Chambre de Commerce de Strasbourg pendant la guerre 1939-1945, Strasbourg, 1949.
Lettres de Mme Micheline Altman (2.6.1986) et de M. René Uhrich, directeur de la Chambre de commerce de Strasbourg (5.6.1986). Journal d’Alsace-Lorraine, 30.5. et 23.12.1933 ; Bulletin de l’Office régional d’information, 23.12.1933 ; Dernière Nouvelles d’Alsace, 12.6.1980 ; D. Veillon, Le Franc-Tireur. Un journal clandestin, un mouvement de résistance 1940-1944, Paris, 1977 ; H. Noguères, Histoire de la Résistance en France, t. 2, Paris ; Who’s who in France 1955-1956.
Léon Strauss
