Lignage noble d’origine ministériale, signalé à Strasbourg de la fin du XIe s. au XVe ; dernière mention Hans Erbe, 1475. Un « Erbo judex, ministeralis » de l’évêque, siégea dans le premier Conseil urbain (1201). On trouve des membres du lignage dans le Conseil jusqu’en 1349 ; plusieurs furent stettmeister de 1219 à 1301. Alliés à diverses familles patriciennes, ils possédèrent plusieurs châteaux, au moins temporairement, notamment à Illkirch et Waldsberg (Hagelschloss près d’Ottrott) ; ce dernier fut ruiné par les Strasbourgeois en 1406.
Le membre le plus connu de la famille est le chevalier brigand Johannes (Ostwald) Erbe. Ayant obtenu de Charles IV l’autorisation de racheter les villages de Graffenstaden, Illkirch et Illwickersheim (1369), il se brouilla avec la ville qui le bannit pour dix ans (1372). Il s’adonna dès lors au brigandage, s’empara du château de Herrlisheim près de Colmar, appartenant à Eppo de Hattstatt, bourgeois forain de Strasbourg et multiplia ses rapines. Une coalition de seigneurs et de villes, dont Bâle et Strasbourg, reprit le château et mit à mort 53 pillards, mais libéra trois chevaliers dont Jean Erbe. Celui-ci recommença ses excès, si bien que peu après il fut arrêté (à Illkirch ?) et exécuté.
J. Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886, p. 77 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 450 ; voir les index des sept tomes de l’Urkundenbuch der Stadt Strassburg. Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, p. 2830 ; M. Alioth, Gruppen an der Macht, Thèse, Université de Bâle, 1985 (dactylographiée).
Philippe Dollinger (1986)
