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ELCHINGER Victor Léon

Artiste-céramiste, conseiller général, (C) (★ Soufflenheim 3.12.1871 † Soufflenheim 8.2.1942).

Petit-fils de Wendelin Elchinger, fondateur en 1834 d’un atelier de poterie familial à Soufflenheim.

Fils de Philippe Elchinger (★ 1836 † 1906), potier, et de Marie Antoinette Joséphine Haasser. ∞ 1901 Antoinette Schmitt (1871-1949), professeur de piano, à Offendorf.

Léon Elchinger naquit à une époque où le rattachement de l’Alsace à l’Empire allemand et l’apparition de nouvelles techniques (tôle émaillée et aluminium) restreignirent le marché de la poterie traditionnelle. Il fallut trouver de nouveaux débouchés. Il se lança dans la poterie d’art avant même de diriger l’entreprise à partir de 1906. Il fréquenta en 1889 l’École des Arts décoratifs de Nancy et en 1890 celle de céramique de Höhr-Grenzhausen, près de Coblence, de réputation internationale. Alors qu’il fréquentait l’École des Arts décoratifs de Strasbourg en 1892-93, le professeur Seder lui confia la décoration en céramique peinte de la façade de l’École. Il réalisa ainsi – en modern style – quatre grands panneaux. Des voyages d’études lui permirent de faire un stage dans l’une des premières entreprises de céramique du Royaume-Uni, celle de Weedgwood, et dans la porcelainerie Herend à Budapest. Il y œuvra comme dessinateur, peintre, modeleur. À son retour, il s’intégra au groupe de Saint-Léonard, autour de Charles Spindler © ; la Revue alsacienne illustrée publia ses souvenirs d’Angleterre et de Hongrie. Avec les artistes du groupe, il participa aux expositions de Paris en 1900, de Turin en 1902, de Dresde et de Cologne en 1904, de Strasbourg et de Saint-Louis aux États-Unis en 1906.

Ses œuvres d’art étaient recouverts de vernis métalliques – bronze, étain, argent ou or – dont l’artiste préserva le secret. Il réalisa en 1905, avec le sculpteur Ringel, le « Dauphin et le Singe » de l’Orangerie de Strasbourg et le « Gockelsbad », fontaine installée en 1906 dans le parc de Haguenau et restituée en 1910 à la famille.

Après la Première Guerre mondiale, le culte des héros permit à Léon Elchinger de produire des bas-reliefs en faïence émaillée et des mosaïques dans les chapelles de souvenir. Il se lança dans des réalisations monumentales, tels la Sainte-Cène de l’Oelberg à Soufflenheim en 1932 et le chemin de croix du Mont-Sainte-Odile en 1934. Pour se consacrer entièrement à cette activité, il confia la direction de l’entreprise à son fils Fernand.

Léon Elchinger avait pris une part active à la vie politique alsacienne avant 1914. Il représenta le canton de Bischwiller au Bezirkstag (Conseil général) de 1912 à 1918. Chevalier des Palmes académiques en 1929.

Abbé Arthur Elchinger, La poterie à Soufflenheim et à Betschdorf à travers les âges. Une esquisse… (Conférence faite au Palais des Rohan), Strasbourg, 1937, 35 p., 5 pl. ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 266.

Jean-Pierre Kintz (1986)