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EISENRING Alexandre

Syndicaliste et homme politique, (C) (★ Ensisheim 18.5.1888 † Puebla, Mexique 14.9.1952).

Fils de Joseph Eisenring, menuisier, et de Marie Anne Pfister. ∞ I 1.8.1914 à Guebwiller Mathilde Wendling, ouvrière textile (★ Guebwiller 1.5.1888 † 7.10.1923), fille de Charles Wendling, ouvrier de fabrique, et de Rosalie Wissang. ∞ II 7.2.1925 à Mulhouse Eugénie Beyerlé, couturière (★ 4.4.1897), fille de Joseph Beyerlé., fondeur, et de Marie Walter. Ouvrier ébéniste à Guebwiller, il adhéra, en 1904, dès la fin de son apprentissage, au syndicat « libre » et fut licencié. Une longue période de chômage le contraignit à passer dans l’industrie textile. Après son service militaire, il adhéra au parti social-démocrate. Il fut mobilisé en 1914, d’abord sur le front occidental, puis à l’intérieur de l’Allemagne en 1916. Le 13 novembre 1918, à Wilhelmshaven, il aurait incité les Alsaciens mobilisés dans la marine à lutter, dès leur retour au pays pour une Alsace autonome dans le cadre de la République allemande. Il dirigea un train de marins, qui partit pour Strasbourg le 14 novembre. Accusé de s’être mis au service de la propagande allemande, il publia le 16 novembre à Strasbourg un communiqué, où il affirmait ses convictions d’Alsacien et d’internationaliste. Le 20 avril 1919, il assura le secrétariat de la première assemblée générale de l’Union des syndicats des ouvriers de l’industrie textile d’Alsace C.G.T. à Mulhouse. Il fut secrétaire permanent de cette organisation à Guebwiller (1919), à Saint-Amarin (janvier 1920-février 1921), puis à Mulhouse. Arrêté le 1er. août 1919, sur dénonciation d’un secrétaire des syndicats indépendants (chrétiens), qui l’accusait d’avoir fait l’éloge du bolchévisme dans une réunion publique à Moosch le 13 juin 1919, il fut déféré au conseil de guerre de Strasbourg sous l’inculpation de propagande antimilitariste. Le 30 août 1919, il fut acquitté après avoir proclamé sa foi dans le socialisme démocratique. Lors de la constitution de l’Union départementale des syndicats C.G.T. du Haut-Rhin, il fut nommé secrétaire. Il conserva cette responsabilité après la scission de 1922 et devint président de l’U.D. en 1927. Président de la S.A.R.L. « Foyer de l’ouvrier », il prit l’initiative de la construction de la « Maison du peuple » de Mulhouse inaugurée par Léon Jouhaux le 11 novembre 1934. Pendant les grèves de juin 1936, il joua un rôle important dans les négociations avec le patronat mulhousien et lança le 10 juin un appel au calme adressé aux ouvrières et ouvriers du Haut-Rhin. La montée des effectifs de la C.G.T. réunifiée permit la création d’un poste de secrétaire général permanent de l’U.D., dont Eisenring fut titulaire à dater du 22 mai 1937. Sur le plan politique il resta fidèle en 1920 au Parti socialiste S.F.I.O., dont il fut président de la section de Mulhouse jusqu’en 1925. Il siégea au Conseil municipal de Mulhouse de 1925 à 1938 et fut souvent candidat aux élections cantonales et aux élections législatives (au scrutin de liste en 1919 et 1924, à Mulhouse-Campagne contre Médard Brogly © en 1928 et 1932, contre Édouard Fuchs © en 1936. Démissionnaire de tous ses mandats le 14 mai 1938, il partit pour le Mexique, où son frère s’était établi, et devint directeur d’une filature à Puebla. Il avait conservé des rapports avec ses camarades mulhousiens, auxquels il rendit visite en 1948.

« Als Bolschewist auf der Anklagebank », Republikaner du 9.9.1919 ; Programm der sozialistischen Partei für die Kammerwahlen, Mulhouse, 1936 (photo). Enquêtes de M. Baumann (Thann) et de M. Riedweg (Mulhouse). Archives nationales, Paris, F7 13377, AJ 30 332 ; Archives départementales du Bas-Rhin, AL 121 870 ; Republikaner, Mulhouse, 1918-1938 ; Ouvrier libre, Mulhouse, 1923-1938 ; Freie Presse, Strasbourg des 16.11.1918, 26.4.1919, 6.8.1919, 2.9.1919, 20.1.1921 ; Journal d’Alsace-Lorraine du 20.11.1919 ; La Révolution prolétarienne, Paris, 1930, p. 62, 1933, p. 400 ; Der unabhängige Gewerkschaftler, Strasbourg, 14.3.1936 ; Colmarer Neueste Nachrichten du 19.5.1938 ; L’ouvrier libre, Mulhouse, 14.5.1938 ; Républicain du Haut-Rhin, Mulhouse des 26.9.1952, 30.9.1952, 14.10.1952 ; F.-G. Dreyfus, La vie politique en Alsace 1919-1936, Paris, 1969, p. 40, 121, 257 ; R. Wagner, La vie politique à Mulhouse de 1870 à nos jours, Mulhouse, 1976, p. 112, 128, 140 ; G. Livet et R. Oberlé, Histoire de Mulhouse des origines à nos jours, Strasbourg, 1977, p. 314, 316, 317 ; J.-M. Bockel et E. Riedweg, Mulhouse, du passé au présent, Mulhouse, 1983 ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, t. 26.

Léon Strauss (1986)