Professeur de clinique médicale, (Pl) (★ Strasbourg 27.6.1739 † Strasbourg 14 Frimaire an III/15.12.1794).
Fils aîné de Jean-Chrétien Ehrmann © et de Marguerite Madeleine Schwartz. ∞ I 1.2.1764 Marguerite Élisabeth Boehm, fille de Jean Michel Boehm, premier médecin de l’hôpital civil, assesseur au Grand Sénat, et de Marie Salomé Ehrmann. ∞ II 30.9.1783 Suzanne Salomé Kratz, fille de Jean Kratz, docteur en médecine, et de Suzanne Salomé Boehm.
Ayant perdu sa mère à l’âge de deux ans, Ehrmann reçut une première éducation de sa famille proche, avant d’entrer au Gymnase où il fut notamment l’élève de Brackenhoffer ©, de Schoepflin ©, de Rang, de Grauel ©. À la faculté de Médecine, il eut comme maîtres Philippe Henri Boeder © et Jean Pfeffinger © en anatomie. Sous la conduite de son oncle Jacques Reinbold Spielmann ©, qui avait succédé à Jean Boeder ©, il présenta une thèse inaugurale De hydrargyripraeparatorum internorum in sanguinem effectibus (9.11.1761 – 50 p.), suivie d’une dissertation pour la licence De Morbo catarrhali benigno hoc anno apud nos epidemico (7.10.1762). S’étant rendu à Paris pour se perfectionner dans les hôpitaux, il devint gravement malade en même temps que son compagnon et ami Jean Hermann ©. Deux mois après son retour à Strasbourg, il fut reçu docteur le 23 juin 1763 et devint, à l’hôpital civil, médecin-adjoint de Jean Michel Boehm © dont il épousa la fille aînée. Instruit par celui-ci au lit des malades, il fut à même de dispenser des leçons privées. Grâce à l’appui de Spielmann en faveur de la restauration d’un enseignement clinique naguère institué à l’hôpital par Jean Jacques Sachs ©, Ehrmann fut nommé professeur extraordinaire le 19 novembre 1768.
Enfin, au décès de J. Pfeffinger, l’enseignement de la pathologie et de la clinique tenu par ce dernier fut à nouveau scindé. Le 21 août 1782, Ehrmann inaugura la chaire de clinique par un discours Sur l’utilité particulièrement précieuse de la pratique médicale dispensée dans les hôpitaux. Ayant renoncé à ses fonctions universitaires le 15 avril 1785 pour s’occuper de sa pratique, il mourut victime du typhus. Secrétaire du Collège de médecine, il était également échevin de la tribu des cordonniers et archiviste de la « Société des Amis réunis », adepte du mesmérisme, fondée par Puységur ©. Parmi ses écrits, on peut citer une traduction des Principia medica (Nuremberg, 1778) de Francis Home, un grand nombre de dissertations et des Instructions pour les secours aux noyés publiées par ordre du Magistrat. D’une importance médico-historique primordiale sont ses contributions à la lutte contre la rage en collaboration avec son père.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil, Registre des naissances, Saint-Nicolas, N 113, f° 225a, n° 44 ; Registres des mariages, Saint-Thomas, M 123 n° 146n f° 120a et Temple-Neuf, M 114, f° 448a n° 1558, Temple-Neuf, M 117, f° 126a, n°41 ; Registre des décès, D 219, n° 377 ; Acte de renonciation de J. Fr. Ehrmann à ses fonctions académiques, 15.4.1785, AA 2650 ; J. Hermann, Progr. adorationem inauguralem… J. Fr. Ehrmann, Argentorati, 1782, 8 p. : F. Wieger, Geschichte der Medicin in Strassburg, 1885, p. 66, 68, 107, 108, 113, 114, 115 ; A. Dechambre et L. Lereboullet, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. 33, 1886, p. 39 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 425 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1161 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2674 ; Th. Vetter, « Jean-Jacques Sachs et l’intervention éclairée du Magistrat de Strasbourg en faveur de l’enseignement clinique au lit du malade », Zusammenhang-Festschrift für Marielene Putscher, Cologne, 1984, p. 490.
Théodore Vetter (986)