Professeur de physique, (Pl) (★ Strasbourg 17.4.1741 † Strasbourg 28 pluviôse an VIII 17.2.1800).
Frère de Jean-Frédéric Ehrmann ©, ∞ 4.12.1768 Suzanne Catherine Fried, fille de Jean Jacques ried, docteur en médecine, maître des sages-femmes, conseiller à la Cour de Hesse-Darmstadt ©, et d’Euphrosine Sophie Steinheil.
Inscrit à la faculté de Droit de Strasbourg, F.-L. Ehrmann termina sa formation juridique par une dissertation : Jusfornacum ad Statuta Argentinensia praecipue applicatum, présentée le 5 mai 1763 pour le grade de licence. Parallèlement, il avait étudié la physique, à laquelle il devait se consacrer entièrement ainsi qu’à la nouvelle chimie des gaz. Son cabinet passait pour l’un des plus complets en Europe. Dans ses expériences, son épouse lui apportait une collaboration permanente ; c’est ainsi que l’explosion d’un globe électrique faillit coûter la vie au couple. Chargé de l’enseignement de la physique à l’ancienne Université, il fut nommé professeur de physique et de chimie le 27 juillet 1796 à l’École centrale du Bas-Rhin. Plusieurs chaires lui avaient été offertes, dont celle de Halle, qu’il refusa.
Acquis à l’idéologie révolutionnaire, dont il blâmait par ailleurs les excès, il avait œuvré dans plusieurs commissions (par exemple pour l’amélioration de la fabrication du salpêtre). Dans le souci de communiquer son savoir à toutes les classes de la société, il avait ouvert ses cours privés aux artistes, aux artisans et aux femmes. À l’époque du séjour de Mesmer à Strasbourg © il chercha à vérifier les effets du magnétisme à la lumière de la physique et s’en serait détourné ultérieurement. Ses travaux les plus remarquables concernent l’invention des lampes à air inflammable, la fusion de l’acier à l’aide de l’oxygène, des observations sur la glace, les montgolfières. Il fut membre de la Société des Sciences, arts et lettres de Strasbourg, de la Société harmonique du régiment de Metz fondée par Mesmer, et de différentes sociétés allemandes.
Outre une série d’articles parus dans les Annales de chimie, on lui doit plusieurs ouvrages, dont : Description et usage de quelques lampes à air inflammatoire (en français et en allemand), Strasbourg, 1780; Sur les machines aérostatiques, dites montgolfières, Strasbourg, 1780, (ibid. en allemand, 1780) ; Montgolfier’scher Luftkörper oder aerostatische Maschinen, Strasbourg, 1784 ; Versuch einer Schmelzkunst mit Beihülfe der Feuerluft, Strasbourg, 1786 ; trad. française par Fontallard, revue par Ehrmann, suivie des mémoires de M. Lavoisier sur le même sujet, 1787.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil, registre des baptêmes Saint-Nicolas N113, f° 265, n°24; registre des mariages, M 115, f° 121a, n° 169 ; registre des décès D 230, n°721 et M 123, f° 122, n° 889 ; Bottin, Annuaire politique et économique du département du Bas-Rhin, Strasbourg, an IX, p. 204-207 ; Dechambre et Lereboullet, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, 1″ série, t. 33, 1886, p. 39 ; E. Haag, La France protestante, t. 6, p. 6 ; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 63 (erreur dans l’attribution de la qualité de médecin) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 423 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1160 (erreurs) ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2674.
Théodore Vetter (1986)