Médecin et écrivain, (PI) (★ Strasbourg 29.4.1749 † Spire 31.8.1827).
Demi-frère de Frédéric-Louis Ehrmann ©. ∞ 7.3.1779 à Strasbourg Maria Margarethe Büttmann, fille de Jacob Büttmann, négociant à Francfort s/Main, et d’Hélène Haag ; sœur du célèbre philologue classique Philippe Büttmann (1764-1829). Pas de descendance.
Après avoir manifesté quelque dissipation au cours de ses études médicales à Strasbourg, de même qu’à Goettingen et à Tubingue, Jean Chrétien Ehrmann alla prendre son grade doctoral à Bâle, le 8 décembre 1772 en soutenant une dissertation : De colchico autumnali. Installé comme praticien, il s’intéressa également aux épizooties et réclama en vain l’installation d’un laboratoire. Quittant Strasbourg en 1779, il trouva le succès à Francfort-sur-le-Main, et s’allia à une famille du patriciat. En 1796, il devint médecin de la garnison et fut nommé conseiller médical, avant de se retirer à Spire en 1821.
Parallèlement à sa pratique de consultant, il se distingua par son activité littéraire, intéressant aussi bien les affections vénériennes que la macrobiotique, la médecine légale, l’art vétérinaire et ses écrits satiriques dans lesquels il stigmatisa les insuffisances et les travers des médecins de son époque.
Collectionneur de curiosités et de bizarreries, il fut aussi le fondateur en 1809, de l’Ordre des conseillers auliques détraqués (Orden der verrückten Hofräte), dans lequel il nomma, par des diplômes en général signés le premier avril sous le pseudonyme de « Timander », des personnalités parmi lesquelles on peut citer Goethe, Jung-Stilling, Jean-Paul, Arndt, etc. A ce propos, on peut rappeler que Jean Chrétien II Ehrmann avait déjà fait partie, à Strasbourg, d’un Ordre des frères de la Ligue Verte (Orden der Brüder des grünen Bundes) fondé vers 1768. Il était associé correspondant de la Société royale de médecine de Paris en 1778.
Archives municipales de Strasbourg, registre des naissances Saint-Nicolas, N 114, f° 281, n° 36 ; Registre des mariages M 125 f° 53 n° 1045 (avec permission de l’Ammeistre régent) ; A. Dechambre et L. Lereboullet, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, 1re série, t. 33, 1886, p. 38 (La qualité de « correspondant de l’Académie royale des sciences de Paris » lui est attribuée à tort. En revanche, liste des publications assez complète) ; E. Haag, La France protestante, t. 6, p. 6 (reprise de l’erreur sur son appartenance à l’Académie des sciences) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 425 (prénoms Jean Georges erronés) ; Strassburger Post, n° 163, 27.2.1916 ; H. Voelcker, « Joh. Christian Ehrmann aus Strassburg, der Gründer des Ordens der verrückten Hofräte », Els. Lothr. Jahrbuch, t. 7, Berlin-Leipzig, 1928, p. 89-105 ; A. Hirsch, Biographies Lexikon der hervorragenden Aertzte, t. II, 3e édition, 1962, p. 387 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1160.
Théodore Vetter (1986)