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EHRHARD Marie Joseph Augustin, dit Auguste

Professeur de langue et littérature allemandes et historien (★ Fegersheim 15.2.1861 † Reims 14.11.1933).

Fils d’Augustin Népomucène Ehrhard, instituteur et maire de Fegersheim (1883-1885) et de Marie Françoise Rapp. Frère de Léon Ehrhard, chanoine, professeur et historien ©. ∞ I Loudun, Vienne, 12.2.1887 Jeanne Marie Limouzineau (★ Charrais 12.5.1866 † Clermont-Ferrand 30.11.1890; 2 enfants. ∞ II Charrais, Vienne 21.5.1894 Marie Marguerite Limouzineau (★ Charrais 4.5.1867 † Reims 14.10.1970) ; 3 enfants. Il débuta ses études au petit séminaire de Strasbourg en 1872. Après la fermeture de cette institution par les autorités allemandes le 24.6.1874, Ehrhard poursuivit son instruction auprès du chanoine Axinger ©, curé de Lipsheim, pour les langues classiques ainsi qu’à l’Institution Saint-Joseph de Matzenheim pour les sciences naturelles. Grâce à l’appui de Mgr Freppel ©, évêque d’Angers, Ehrhard fut admis comme pensionnaire dans un collège d’Angers à l’automne 1874. Reçu bachelier ès Lettres le 22 octobre 1877, il arriva au Collège Stanislas à Paris et entra, en 1880, à l’École Normale Supérieure. Sur proposition de Fustel de Coulanges ©, il poursuivit, comme boursier, des études à l’Université de Berlin en 1883. Entre temps, le 16 novembre 1877, il prit la nationalité française. Reçu à l’agrégation en langue allemande le 13 septembre 1884, Ehrhard fut nommé provisoirement professeur d’allemand à Clermont- Ferrand puis le 7. Novembre 1884, comme maître de conférences de langue et littérature allemandes à la faculté de Bordeaux. Chargé de cours à la faculté des Lettres à Grenoble le 22 novembre 1886, puis à Clermont-Ferrand le 16 novembre 1888, il fut reçu comme docteur ès Lettres le 12 décembre de la même année. Professeur titulaire le 1ernovembre 1891, il resta à Clermont-Ferrand pendant 12 ans où il devint adjoint au maire (1900-1903). Le 21 juillet 1893, il fut nommé membre du conseil général des Facultés. Nommé professeur à la chaire de langue et littérature allemande à la faculté des lettres de l’Université de Lyon le 1er novembre 1903. Très engagé sur le plan humanitaire pendant la guerre de 1914-1918, il prit en charge réfugiés et blessés et dirigea l’hôpital municipal de Lyon jusqu’en septembre 1917. Après la libération de l’Alsace, Ehrhard envisagea de revenir à Strasbourg comme professeur de littérature allemande contemporaine. Très rapidement, malgré l’intervention et l’appui de Christian Pfister © avec lequel il était très lié, il fut amené à renoncer à son projet. En mars 1924, Ehrhard fut élu doyen de la faculté des Lettres de l’Université de Lyon, fonction qu’il occupa jusqu’en 1931 lorsqu’il prit sa retraite. Malgré son état de santé précaire, il présidait les cérémonies d’inauguration du nouveau bâtiment scolaire ainsi que de la mairie de Fegersheim le 8 octobre 1932. Germaniste distingué, Ehrhard contribua fortement à la connaissance de la littérature allemande, depuis sa thèse de doctorat sur les comédies de Molière en Allemagne (1888) jusqu’à ses travaux sur la légende des Nibelungen en 1929. Scrupuleux dans son travail intellectuel, rigoureux dans ses jugements, sa grande érudition laisse une œuvre très variée. S’exprimant en un style limpide et précis, souvent plaisant et malicieux, il savait cultiver les anecdotes savoureuses à la manière d’un romancier tout en refusant les jugements conventionnels. Il consacra des articles à Schiller et fut l’un des premiers spécialistes à faire connaître le théâtre d’Ibsen. Passionné de musique, en relations épistolaires avec Cosima Wagner, il publia des études sur l’œuvre du grand compositeur mais aussi sur Beethoven dans diverses revues musicales. Il fut l’ami d’Henri Bergson. Nous lui devons enfin une étude d’histoire locale. Le 15 janvier 1922, la municipalité de Fegersheim lui a dédié une des rues de son village natal. Officier de l’Instruction publique (1895) ; chevalier de la Légion d’honneur (1920) ; commandeur de l’ordre de Saint-Jacques et de l’Épée (1930) ; officier de la Légion d’honneur (1932).

A. Fabre, Nécrologie, Revue de l’Enseignement des Langues vivantes, t. 51, 1934, p. 118-119 ; Fonds Hoffmann. Œuvres : « Bossuet à Fegersheim », Union d’Alsace Lorraine, février 1882 ; Un fils de l’Alsace, Kléber, 1883 (sous le pseudonyme Auguste Echard) ; Les comédies de Molière en Allemagne, 1888 ; « Les romans de Goethe », Bulletin de l’Académie de Clermont, 1890 ; Henrik Ibsen et le théâtre contemporain, 1892 ; Richard Wagner, d’après les œuvres jouées à Bayreuth en 1892, 1893 ; L’anneau des Nibelungen de Richard Wagner, 1894 ; La Légende de Faust, 1895 ; « Die École Normale Supérieure in Paris », Deutsche Zeitschrift für ausländisches Unterrichtswesen, Leipzig, 1895 ; Le théâtre en Autriche, Franz Grillparzer, 1900 ; « Grillparzer über Frankreich », Jahrbuch der Grillparzer- Gesellschaft, 1902 ; Franz Grillparzer, sein Leben und seine Werke, Münich, 1902 ; « Ibsens Bedeutung für Frankreich », Bühne und Welt, 1903 ; Études sur Schiller, 1905 ; « La Danse à l’Opéra en 1834 », Bulletin de la Société des Amis de l’Université de Lyon, 1906 ; « La légende de Tristan et Iseut, » Revue musicale de Lyon, 1906 ; « L’Hymne à la joie de Schiller et la IXe Symphonie de Beethoven », Revue musicale de Lyon, 1907 ; Une vie de danseuse, Fanny Elssler, 1909 ; « Le centenaire de l’Université de Berlin », 1911 ; « Le Roman d’un protégé de Beethoven (le baron Kubeck de Kubau, d’après ses mémoires) », Revue française de musique, 1912 ; Deutsche Strömungen im französischen Geistesleben der Gegenwart, 1912 ; Ville de Lyon, Les œuvres de l’Hôtel de Ville pendant la guerre, 1916 ; L’Université de Lyon, 1919 ; Un Allemand à Lyon en 1808, 1923 ; Le Prince Hermann de Pücker-Muskau, 1933.

Jean-Paul Lingelser (1986)