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DUVERNOY Georges Louis

Anatomiste et zoologiste, (Pl) (? Montbéliard 6.8.1777 † Paris 1.3.1855). Fils de Jean Georges Duvernoy, pasteur, et de Louise Élisabeth Du Vernoy. ? I 1803 à Montbéliard Anne Caroline Berdot († Montbéliard 9.2.1827). ? II 1827 à Montbéliard Marie Madeleine Braun. Élève au gymnase de Montbéliard, puis à la Karl’s Akademie de Stuttgart, il dut rejoindre sa ville natale en 1794 pour ne pas être considéré comme émigré. Après avoir commencé ses études médicales aux écoles de Strasbourg et de Paris, il servit comme pharmacien de 3e classe dans l’armée des Alpes et se distingua lors de l’épidémie de typhus. Bénéficiant d’un congé grâce à l’intervention de Parmentier, il put terminer son instruction médicale à Paris en 1800 et fut reçu docteur l’année suivante après avoir soutenu une Dissertation sur l’hystérie. C’est vers cette époque que son illustre compatriote Georges Cuvier, avec lequel il avait des liens de parenté, commence à tenir un rôle déterminant dans sa carrière scientifique. C’est ainsi qu’il fut associé par Cuvier à la rédaction des trois derniers tomes des Leçons d’anatomie comparée (Paris, an VIII). Dans le même temps, il publiait diverses mémoires consacrés à la physiologie, à l’anatomie comparée, à la pathologie. Retourné à Montbéliard pour y exercer la médecine, il fut appelé à Paris en qualité de professeur adjoint de zoologie à la faculté des Sciences. Des raisons familiales le contraignirent à sacrifier son poste, pour revenir à la médecine praticienne durant plus d’une vingtaine d’années. Affligé par le décès de sa première épouse et de sept de ses neuf enfants, il acceptera enfin la chaire d’histoire naturelle à la faculté des Sciences de Strasbourg, à laquelle il fut nommé le 18.8.1827, succédant à Hammer © Ses remarquables « leçons d’ouverture » restent un témoignage de l’esprit d’érudition régnant à Strasbourg, englobant à la fois les travaux français et allemands. De 1832 à 1837, il eut la charge du décanat à la faculté des Sciences. En même temps, il fut professeur agrégé à la faculté de Médecine, du 14.8.1829 au mois de décembre 1837. Durant cet épisode, il réorganisa le musée d’histoire naturelle en y joignant une section de géologie, devint l’un des fondateurs de la Société du Muséum de Strasbourg et publia un nombre important de mémoires. Parmi ses élèves, il convient de citer Georg Büchner © et son disciple de prédilection Auguste Lereboullet ©, son préparateur et son successeur. Le 8.12.1837 il devait quitter Strasbourg pour occuper, au Collège de France, la chaire d’histoire naturelle des corps organisés. Celle d’anatomie comparée au Museum – qu’il avait alors briguée et qui était vacante par le décès de Cuvier – ne lui reviendra qu’en 1850, à la mort de Blainville. Appartenant à des nombreuses sociétés savantes françaises et étrangères, docteur honoraire de l’Université de Tubingen (1825), Duvernoy fut élu adjoint correspondant à l’Académie de médecine pour la section de chirurgie le 5.9.1825 ; correspondant à l’Académie des sciences pour la section anatomie et zoologie le 3.6.1833, il devint académicien libre le 24 5.1847.

Parmi ses très nombreux travaux, on peut relever les Réflexions sur les corps organisés et les sciences dont ils sont l’objet (Magasin encyclopédique de Millin, 1799) ; les Recherches anatomiques sur les organes du phoque commun (Phoco vitulina) (Mém. du Muséeum d’histoire naturelle, 1822, t. IX) ; les Discours d’ouverture du cours d’histoire naturelle de la Faculté des Sciences de Strasbourg (1827, 1821) ainsi que le Discours de clôture… (1828) ; un Mémoire sur les caractères tirés de l’anatomie pour distinguer les serpens venimeux des serpens non venimeux (Ann. des sciences naturelles, t. XXVI, 1832) ; la Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. le baron Cuvier (Strasbourg et Paris, 1832) ; les Études sur le foie des mamifères (Ann. des sciences naturelles, 1835) ; le Cours de zoologie générale, commencé à la Faculté des Sciences de Strasbourg, le 7.11.1837 ; Plusieurs notes sur quelques ossements fossiles de l’Alsace et du Jura. Lues à l’Acad. royale des sciences, dans sa séance du 3.10.1836 ; les Leçons sur l’histoire naturelle des corps organisés, professés au Collège de France. (1839-1851, 2 vol.). Quantité de monographies, mémoires et notes sont insérés dans les Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg, dans ceux de l’Académie des Sciences ou du Muséum, dans les Annales des Sciences naturelles, dans la Revue zoologique, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, dans l’Encyclopédie du dix-neuvième siècle, etc.

L. Duvernoy, Notice sur les travaux scientifiques, Paris, 1844 ; A. Focillon, Notice sur la vie, les ouvrages et les travaux de G. L. Duvernoy, Paris, 1855 ; Duméril, Allocution prononcée aux funérailles de M. Duvernoy, à Montbéliard, le 5 mars 1855, au nom de l’Institut ; Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. XV, 1878, p. 554-556 ; L. Hahn, Notice, in: A. Dechambre, Dict. encyclopédique des sciences médicales, t. 30, 1884, p. 733 ; B. L. , p. 51; G. Dubois, « L’enseignement de la géologie à l’université de Strasbourg avant 1870 », Revue d’Alsace, t. 85, 1938, p. 157 (portrait) ; Biogr. Lex. der hervorrag. Aerzte aller Zeiten u. Völker, t. II, 1962, p. 360 ; Le Tourneur, in : Dictionnaire de biographie française, t. XII, 1970, p. 1046 ; M. Klein, Un grand naturaliste de Montbéliard à l’université de Strasbourg : Georges-Louis Duvernoy (1777-1855. (in : Regards d’un biologiste. Paris, 1980, p. 315-324). Médaille offerte par ses élèves en 1837, lors du départ de Duvernoy pour Paris.

Théodore Vetter (1985)