Anatomiste, archiatre, (Pl) (? Montbéliard, Doubs 1691 † Kirchheim, Wurtemberg, 1759).
Fils de Joseph Jérémie Duvernoy, apothicaire et bourgmestre à Montbéliard. ? par contrat du 30.10.1714 à Riquewihr Éléonore Charlotte Heinrich, fille de Zacharie Heinrich, receveur ecclésiastique du bailliage. Il avait entrepris des études médicales à Bâle (Thèse : Theoria vaporum uterinum, Bâle, 1710) avant de se perfectionner, à Paris, notamment en anatomie auprès de Winslow. Retourné dans sa ville natale comme praticien, il fut nommé archiatre du duc de Wurtemberg Léopold Eberhard dans le comté de Horbourg et dans la seigneurie de Riquewihr. Promu professeur d’anatomie à Tubingen vers 1716, il fut confronté à des difficultés matérielles, et surtout à la pénurie de cadavres humains. Travaillant sur le chien, il contredit la prétendue découverte par G. D. Coschewitz (1679-1729), de Halle, d’un nouveau conduit salivaire de la langue, dans son mémoire : De Coschwitzi ductu salivali novo, cum figuris, Tubingen, 1725. Albrecht Haller (1708-1777) qui fut son élève et son collaborateur, s’en inspirera dans sa thèse doctorale soutenue à Leyde l’année 1727, en démontrant définitivement, par la technique d’injection, la nature veineuse du conduit. En 1725, Duvernoy bénéficia d’un champ de travail plus satisfaisant à l’Académie des sciences de Saint-Petersbourg où il fut désigné à la chaire d’anatomie et de physiologie sous le tsar Pierre Ier. Parmi ses travaux, Haller relève la représentation du canal thoracique, les descriptions du cœur d’un éléphant, de l’innervation du pénis, de la structure de la surrénale, du thymus, etc. En même temps, il put étudier des ossements fossiles. À partir de 1741, il se retira à Stuttgart, puis à Kirchheim en Wurtemberg.
Archives départementales du Haut-Rhin, 4E Riquewihr 1871 ; Allgemeine deutsche Biographie, V, 1877, p. 501 ; C. Zanetti, Eine Geschichte der Anatomie von Albrecht von Haller, Bern, Stuttgart, 1968, p. 52 (d’après Haller, Duvernoy serait décédé à Saint-Petersbourg) ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1046.
Théodore Vetter (1985)