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DROLLING (DROELLING, DRE(L)LING) Martin, dit le Vieux

Peintre de genre et portraitiste (? Oberbergheim 19.9.1752 † Paris 16.4.1817). ? I v. 1780 Madeleine Welker († 6.2.1781) ; ? II 4.5.1785 Louise Élisabeth Belot, fille de Michel Belot, peintre. Trois enfants, dont 2 peintres. Drolling eut pour premier maître de dessin un peintre inconnu de Sélestat, prétendent certains. D’autres disent qu’il débuta comme peintre de poêles en faïence à Bergheim. Tous s’accordent sur son départ vers Paris. Il fut ainsi le précurseur d’une longue tradition d’artistes alsaciens émigrés vers Paris, pour
y chercher la réussite. Drolling s’inscrivit aux Beaux-Arts en 1779, mais préféra se former lui-même en étudiant les toiles des peintres flamands et hollandais, exposées au Louvre. Il résolut de ne suivre aucune école spéciale et se tint délibérément éloigné des grands bouleversements esthétiques : il n’adhéra jamais au davidisme. Drolling vécut longtemps dans une situation proche de la misère et sans connaître la notoriété. Il ne réussit pas à entrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Cependant il eut beaucoup d’admirateurs et ses œuvres furent très recherchées dès les dernières années de sa vie. Il excellait dans les peintures d’intérieur : sa Cuisine, 1817, eut un succès inattendu et fut placée au musée du Louvre. Drolling peignit également des scènes de genre de la petite bourgeoisie et des portraits. Son habileté à peindre les tableaux de petit format le conduisit à exécuter des miniatures. Il fut nommé artiste conseil de la manufacture de Sèvres de 1802 à 1813 et travailla aussi pour la manufacture de porcelaine de Dihl et Guérard. Un grand nombre de ses œuvres ont été gravées et lithographiées.

Parmi toutes ses œuvres, on peut citer : Portrait de sa mère, 1782 ; 2 portraits de lui-même, 1793 ; Maison à vendre, 1799 ; Le musicien ambulant, 1800 ; Dieu vous assiste, 1802 ; L’écouteuse aux portes, 1806 ; La Laitière, 1812 ; Portrait de sa fille Louise Adéone ; Les deux petits frères, 1812 ; Un marchand forain, 1814 ; Le verglas, 1817 ; Cuisine, 1817 ; Intérieur d’une salle à manger, 1817 ; Maîtresse d’école de village, 1817 ; Portrait de Chr. Dihl, peint sur porcelaine.

Nouvelle Biographie générale XIV, 1868, 778-779 ; E. Ménard, L’Art en Alsace-Lorraine, Strasbourg, 1876, p. 100 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de lAlsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 402 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, IX, 1913, 570 ; « Liste des élèves alsaciens inscrits sur les registres des archives de la bibliothèque de l’École des Beaux-Arts de Paris », Archives alsaciennes dhistoire de lart, 1922, p. 87 ; E. Bapst, « Un enfant de Bergheim », La vie en Alsace, t. 13, 1934, p. 145-149 ; S. Dagnaud, « M. Drolling », Cahiers alsaciens darchéologie, dart et dhistoire, 1957, p. 179-191 ; H. Haug, L’art en Alsace, Strasbourg, 1962, p. 198, 200 ; Dictionnaire de biographie française, XI, 1967, 792 ; R. Heitz, Peinture en Alsace 1050-1959, Strasbourg, 1975, p. 54, 187, 188, 189 ; Bénézit, Dictionnaire critique des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, III, 1976, 674 ; D. Lecoq, Martin Drolling 1752-1817, mémoire de maîtrise, Strasbourg, 1982, non publié ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, Strasbourg, 1983, p. 2543-2544 ; A. Bauer et J. Carpentier. Répertoire des Artistes d’Alsace des XIX et XXe siècles, Strasbourg, 1984, p. 69.

Isabelle Blondé (1985)