Homme de loi et révolutionnaire, (C) (★ Wattwiller 1743 † Wattwiller 11.1.1818).
Fils de Jean-Baptiste Deville © et de sa seconde épouse. ∞ Marie Anne Colin (★ Colmar 8.10.1744 † Wattwiller 28.12.1808), fille de Louis Colin., procureur au Conseil souverain d’Alsace, et de Marie Anne Wilhelm. Licencié en droit, Deville fut reçu avocat au Conseil souverain d’Alsace en 1765. Acquis à l’esprit des Lumières puis aux idées de la Révolution, il fut reçu membre de la loge maçonnique parisienne La Concorde en 1786, et de la Société des amis de la constitution de Colmar en 1794 puis de celle de Thann en 1795. En association avec des hommes d’affaires parisiens, il demanda en 1788 une concession pour l’exploitation des mines de cuivre d’Urbès dans le bailliage de Saint-Amarin, mais son projet fut compromis par la Révolution. En 1791, il devint juge de paix du canton de Cernay puis, l’année suivante, juge au tribunal du district de Belfort. Commissaire du pouvoir exécutif près le canton de Cernay sous le Directoire, Deville déploya une grande activité contre les pélerinages, notamment celui de Thierenbach, et contre le retour des prêtres réfractaires. Il fut par ailleurs le principal acquéreur de biens nationaux à Wattwiller, dont le maire Jean-Pierre Hillenmeyer épousa l’une de ses filles. Il se retira ensuite de la vie publique et mena une vie de propriétaire foncier.
Archives départementales du Haut-Rhin, 10 G Titres généraux, 47 n° 61 ; L 344 n° 472, L 762 et L 1101, reg. 2 ; 4 E Notariat Colmar, ét. Werner, 12.2.1772 (contrat de mariage) ; état-civil Wattwiller ; P. Leuilliot, Les Jacobins de Colmar, p. 461 ; Le Bihan, Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France…, p. 166 ; I. Beuchot, « Un commissaire de canton pendant la Révolution » (Deville à Cernay), Revue Catholique d’Alsace, 1898, p. 702-712 ; J.-M. Schmitt, Aux origines de la Révolution industrielle en Alsace, p. 164, 177.
Jean-Marie Schmitt (1986)
