Administrateur et homme d’affaires, (C) (★ 1687 † Wattwiller 19.6.1770).
∞ I 3.10.1724 Sibylle de Barrais, fille de François de Barrais et d’Agnès Albertini d’Ichtratzheim ; ∞ II 2.5.1740 à Wattwiller Béatrice de Gohr, fille de Léopold de Gohr et de Marie-Sophie-Esther de Reinach-Froeningen. Issu d’une vieille famille noble lorraine, Deville fut d’abord page d’Emmanuel Maurice de Lorraine, prince d’Elboeuf, qu’il suivit dans ses campagnes en Italie et en Catalogne. En 1716, il entra au service du prince-abbé de Murbach Philippe-Eberhard de Loewenstein-Wertheim ©, comme majordome du château abbatial de la Neuenburg à Guebwiller. Après le décès de ce prince en 1720, il s’établit à Wattwiller, tout en faisant l’acquisition en 1723, pour la somme de 20 000 livres, de l’office de receveur des Finances de Lorraine au bailliage d’Arches. Il dut se familiariser à cette époque avec les affaires minières, les exploitations du Thillot étant situées dans sa juridiction. En 1734, il s’associa au chancelier de la principauté de Murbach, Antoine-Richard Brunck ©, pour l’exploitation des mines de fer du bailliage abbatial de Saint-Amarin, avec le titre de directeur de l’entreprise. Après s’être retiré de cette société en 1739, il effectua à nouveau en 1753 des investissements dans les affaires minières en relation avec le minéralogiste Antoine de Gensanne ©, pour l’exploitation des filons de cuivre d’Urbès dans le bailliage de Saint-Amarin, entreprise dont son fils aîné Joseph devint le directeur. Ayant hérité de la famille de Gohr des rentes foncières, il se retira ensuite des affaires pour mener une existence de propriétaire.
Archives départementales du Bas-Rhin, 6 E 41 (993), 27.11.1739 (affaires minières) ; Archives départementales du Haut-Rhin, 4 E Notariat Cernay/Wattwiller, 27.4.1740 (2e contrat de mariage) et 12.5.1740 (succession de la 1re épouse) ; 4 E Notariat de Thann, Ventes et obligations, 6.11.1736 (affaires minières) ; 3 B 10587, audiences du Magistrat de Wattwiller, 26.1.1751, 3.12.1754, 28.1.1755, 26.3.1755 (affaires diverses) ; Bernard de Ferrette et son Diarium, éd. latine publ. par A. Ingold, t. III, p. 121 ; Th. Walter, Alsatia superior sepulta, 1904, p. 108-109 ; Dépierre, Cernay, 1907, p. 104 ; J.-M. Schmitt, Aux origines de la Révolution industrielle en Alsace, Strasbourg, 1980, passim (voir index).
Jean-Marie Schmitt (1986)
