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DESCHWANDEN Melchior Paul von

Peintre, (C) (★ Stans 10.1.1811 † Stans 25.2.1881).

Fils de Johann Baptist von Deschwanden, commerçant, et de Regina Luthiger. Célibataire. De santé fragile, il ne put aller à l’école primaire et bénéficia des cours d’un précepteur. Ses talents pour le dessin se révélèrent vite et on l’inscrit à des cours particuliers à Stans, chez Ludwig Victor von Deschwanden, époux d’une de ses cousines (et père du peintre Theodor von Deschwanden). Très vite, il dépassa son maître et à 14 ans, il fut envoyé en apprentissage chez un artiste peintre à Zoug, Johann Caspar Moos. Il poursuivit sa formation chez Daniel Albert Freudweiler puis chez Johann Caspar Schinz, à Zurich, en 1827. En 1830, à l’académie de Munich, il étudia chez les nazaréens Peter von Cornélius, Erich Maria von Hess et Julius Schnorr von Carolsfeld. Lors d’un séjour à Lausanne, il fréquenta des piétistes protestants. Puis il fit son voyage en Italie, où il fréquenta notamment l’académie de Florence en 1838. Dans cette ville, il fut très marqué par les œuvres de Fra Angelico. De la fin 1838 à 1840, il séjourna à Rome où il rencontra le directeur de l’Académie de Saint-Luc, le nazaréen Friedrich Overbeck ;  dès lors, il entrevit la mission religieuse à laquelle il allait consacrer sa vie et son travail. De retour en Suisse en 1840, il créa son atelier spécialisé dans la peinture religieuse. En 1842, il passa par Colmar, Cologne, entra en contact avec l’école de Dusseldorf et s’intéressa aux travaux de l’Autrichien Edward Steinle, un peintre d’églises nazaréen. En 1843, il voyagea à Paris et à Bruxelles à l’occasion d’importantes expositions d’art. En 1845, il retourna à Munich, où il découvrit, dans l’église Saint-Louis, les peintures murales de Peter von Cornelius. Durant toute sa carrière, extrêmement prolifique (on parle de 2000 peintures sorties de son atelier), il resta lié à la tradition nazaréenne ; il adopta un style édifiant qui alliait ferveur romantique et sobriété, proposant des compositions simples aux figures expressives d’un sentimentalisme parfois poussé jusqu’à la mièvrerie, par souci d’adéquation avec la piété populaire. Comme la majorité des ateliers de peinture religieuse du XIXe siècle, celui de Deschwanden se livra fréquemment à la copie d’œuvres de grands maîtres ; de plus, il multiplia très souvent ses propres œuvres. Bon nombre d’entre elles se répandirent d’ailleurs massivement sous la forme d’images pieuses imprimées, gravures sur bois, lithographies, chromolithographies et autres illustrations de calendriers (diffusées surtout par la célèbre firme Benzinger). Dans son important atelier, Deschwanden forma de nombreux élèves dont la plupart suivirent « pieusement » sa manière (pour ne parler que de ceux qui ont laissé des œuvres en Alsace, citons Jost Troxler et Karl Georg Kaiser ©). Dès le XIXe siècle, on parla d’une École de Stans, dont il fut le mentor incontesté pendant une quarantaine d’années.

Des églises catholiques d’Alsace, surtout dans le Haut-Rhin, lui doivent des tableaux d’autel et des chemins de croix. Plus nombreuses sont celles qui abritent des œuvres de ses disciples. D’après la liste de ses œuvres annexée à sa biographie, la première œuvre de Deschwanden destinée à un édifice religieux alsacien était un chemin de croix pour le couvent de rédemptoristes de Landser en 1848. La dernière, une Vierge de l’immaculée Conception destinée à un commanditaire (non précisé) de Saverne, commencée en 1880, resta inachevée.

A. Kuhn, Melchior Paul v. Deschwanden. Ein Leben im Dienst der Kunst und der Religion, Einsiedeln, New-York, Cincinatti, St. Louis, 1882 ; M. Künzle, Paul von Deschwanden als Mensch und Künstler. Festrede zu seinem hundertsten Geburtstag (…), Luzem, 1911 ; H. von Matt, Kunst in Stans, 1900, Stans, 1981 ; S. Wettstein, Ornament und Farbe. Zur Geschichte der Dekorationsmalerei in Sakralräumen der Schweiz um 1890, [Sulgen], 1996 ; Zur religiösen Schweizer Malerei im 19. Jahrhundert. “Ich maie für fromme Gemüter », Luzern, 1985, p. 299 ; base de données Palissy du ministère de la Culture (www.culture.gouv.fr) ; Dictionnaire historique de la Suisse (www.hls-dhs-dss.ch) ; Schweizerisches Institut für Kunstwissenschaft (www.sikart.ch).

Emmanuel Fritsch (2007)