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DESCHARRIÈRES Jean-Joseph CLAUDE dit

Prêtre et historien (★ Val d’Ajol, Vosges, 20.6.1744 † Strasbourg 8.5.1831).

Fils de Nicolas Claude et de Jeanne Dechaseau, cultivateurs. Il fit son noviciat chez les Jésuites de Nancy à partir du mois d’octobre 1759 ; puis, après la suppression de la Compagnie en 1763, il termina sa théologie au séminaire de Besançon. Vicaire à Sainte-Marie-Madeleine de Besançon, il fut envoyé comme vicaire à Belfort où il seconda le curé François-Félix Pierron. Après la mort du curé Pierron, en 1780, il devint curé à Saint-Loup près de Luxeuil. Il refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Prêtre réfractaire, il changea de nom et prit celui de Descharrières qui était le nom d’un hameau de sa région natale. Il partit pour Augsbourg, revint en France avant le 18 fructidor (4.9.1797) pour repartir à nouveau après le coup d’État. Il s’installa tout d’abord à Altorf (Suisse), puis à Vienne. Il revint en 1806 et s’installa à nouveau à Belfort où il exerça les fonctions de professeur à l’école secondaire de la ville. En 1810, il partit pour Strasbourg où il devint aumônier au lycée et prit sa retraite en 1820. Il a beaucoup écrit durant son exil et après son retour en France. C’est le premier historien de Belfort. On peut distinguer trois types d’ouvrages et de manuscrits : des ouvrages de caractère ecclésiastique qui sont surtout des notes et des articles, des études historiques et des ouvrages divers.

Ouvrages historiques : Essai sur l’histoire littéraire de Belfort et du voisinage, Belfort, 1808 ; Histoire générale et particulière des ville et comté de Belfort, arrondissement communal le plus occidental du Haut-Rhin, par un ancien fonctionnaire de cette ville. Manuscrit, Strasbourg, 1826 ; Histoire de la vie de Mr François-Félix Pierron, chanoine, curé de Belfort, mort en odeur de sainteté, par un de ses commensaux, Strasbourg, 1826 ; Cravanche, berceau de Belfort au préjudice de Brasse, Lettre à Mr Ugonin, Strasbourg, 1814 ; La dévotion à Notre-Dame de Sewen, manuscrit, 1816 ; Vie et martyr du révérend père Grégoire de Saint-Loup, 1796 ; Histoire de la paroisse et commune du Val d’Ajol, Strasbourg, 1825.

Ouvrages divers : Conseils aux Suisses sur leur artillerie, traduit de l’anglais, 1794 ; Commerce littéraire et militaire entre un Anglais et un Suisse, Bâle, 1795 ; Pensées générales sur la nature et les arts pour former, par la mémoire, l’esprit et le cœur des enfants, traduit du latin, Bâle, 1796 ; Apologie des Suisses…, traduit de l’italien, Bâle, 1796 ; Observations sur les anciennes fortifications de la ville de Strasbourg…, Strasbourg, 1818.

J. F. Hermann, Notices historiques, statistiques et littéraires sur la Ville de Strasbourg, 1817, t. 1, p. 261 ; H. Bardy, « Le premier historien de Belfort, J. J. Descharrières. », Revue d’Alsace, 1903, p. 68 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 368-369 ; Dictionnaire de biographie française 10, 1965, 1284.

Yvette Baradel (1986)