Prêtre constitutionnel, professeur de théologie, (C) (★ Fahr, diocèse de Wurtzbourg 3.2.1754 † Breslau 16.6.1827).
Études à Wutzbourg, théologie à Heidelberg, entré dans l’ordre des Carmes déchaussés (P. Thaddée) ordonné prêtre en 1780 à Mayence, enseigna d’abord la logique, la psychologie et l’histoire de la philosophie à l’Université de Heidelberg, fut appelé en 1783 à la nouvelle Université de Bonn pour y enseigner le grec et l’exégèse du Nouveau Testament, ce qu’il fit dans l’esprit rationaliste de l’Aufklärung. Avec Euloge Schneider© il vint à Strasbourg en 1791, prêta le serment constitutionnel et fut chargé de l’enseignement de l’exégèse et des langues orientales au séminaire. En 1792 Brendel, évêque constitutionnel, lui confia la direction du séminaire. Il était en même temps vicaire épiscopal et prêchait à la cathédrale. À l’opposé d’autres prêtres venus d’Allemagne, il n’eut pas d’activité politique. Il se fit remarquer par des sermons sur la tolérance et un écrit invitant à la réconciliation des réfractaires et des jureurs (1793). Il mettait cet esprit en pratique par ses interventions en faveur des prêtres réfractaires internés au séminaire. Curé constitutionnel de Scherwiller pendant quelques semaines, il fut dénoncé au Tribunal révolutionnaire le 28.10.1793 pour avoir refusé d’abdiquer ses fonctions sacerdotales et interné à Strasbourg jusqu’au 13.11.1794. Après un court séjour à Paris, déçu par la France révolutionnaire, il retourna en Allemagne, devint, en 1797 professeur de langues orientales à l’Université de Heidelberg transférée en 1807 à Fribourg-en-Brisgau. De 1810 à 1811 il fut curé de la ville de Karlsruhe, mais révoqué à la suite de l’oraison funèbre qu’il avait faite pour le grand-duc de Bade. On voulut l’envoyer à Constance, mais il préféra un poste de professeur de théologie au séminaire de Lucerne, d’où il fut chassé en 1814, en raison de ses orientations peu traditionnelles. Il finit comme professeur de dogmatique à Breslau où il mourut. Outre ses livres d’exégèse qui avaient provoqué l’opposition de l’Église, il publia un Deutsches Brevier à l’usage des religieuses, qui reçut l’approbation ecclésiastique.
Publications de Dereser concernant l’histoire d’Alsace : Darf ein katholischer Christ den Gottesdienste eines geschwornen Priesters beiwohnen ?, eine Kirchweihpredigt in der bischöflichen Pfarrkirche zu Strassburg 1792 gehalten ; Kann ein vernünftiger Mensch, der Gott kennet, seinen Mitmenschen um der Religion willen hassen und verfolgen? eine Amtspredigt, 1792 ; Ueber die Pflicht der Mildtätigken, eine Amtspredigt über Mark. 8, 2, den 6ten Sonntag nach Pfingsten 1792 in der bischöflichen Pfarrkirche zu Strassburg gehalten ; Ueber religiöse und politische Toleranz, eine Amtspredigt, 1792 ; Einladung zur Wiedervereinigung an die Katholischen Bürger Strassburgs, 1793 ; Recbenschaft über ein Betragen vor und in der Revolution dem Publikum zur Prüfung vorgelegt, 1795.
E. Barth, Les hommes de la Révolution, 1879, p. 32 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 366 ; surtout J. Gass, Der Exeget Dereser, Strasbourg, 1925, avec portrait et liste des œuvres de Dereser ; J. Gass, Konstitutionnelle Professoren am Strassburger Priesterseminar, 1916, p. 1-31 même texte ; Neue Deutsche Biographie III, 1957, p. 605 ; art. « Dereser », Lexikon für Theologie und Kirche, 2. Aufl., t. 3, 1 959, col. 241 -242.
Louis Kammerer (1986)