Skip to main content

DENIS Philippe

Historien (★ Liège 14.5.1952).

Fils de Xavier Denis, médecin, et d’Anne-Marie Dujardin. Né dans une famille de six enfants, Philippe Denis a fait des études d’histoire à l’Université de Liège (1970-1974) et de théologie à l’Université de Fribourg, Suisse, tout en suivant un séminaire de troisième cycle à l’Institut d’histoire de la Réforme à Genève (1974-1975). Il a suivi ensuite un programme œcuménique en théologie aux facultés de Théologie catholique et protestante de Strasbourg (1977). Il était entré dans l’Ordre des Frères Prêcheurs en 1974. Il a fait sa profession simple en 1977 et solennelle en 1981. Il a choisi de ne pas demander l’ordination sacerdotale. Jusqu’à son départ pour l’Afrique du Sud en 1989, il a été membre de la Commission dominicaine de Froidmont, constituée de religieux, de religieuses et de laïcs, à Rixenhart près de Bruxelles. Après ses études, il a effectué des séjours réguliers à Strasbourg où il a poursuivi ses recherches en histoire religieuse du XVIe siècle. Il a été reçu docteur d’État par l’Université de Liège en 1983. Il a été archiviste à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne de Belgique (1984-1988) et chroniqueur religieux au journal Le Soir de Bruxelles (1985-1989). Invité par des dominicains d’Afrique du Sud à rejoindre leur équipe de formation, il a effectué un premier séjour dans ce pays en 1988, avant d’y revenir l’année suivante pour enseigner l’histoire de l’Église à l’Institut théologique Saint-Joseph de Cedara (1990-1992). Philippe Denis avait tissé de nombreux liens d’amitié durant ses séjours strasbourgeois. Il a été membre du GRENEP (Groupe de recherche sur les non conformismes religieux du XVIe siècle et l’histoire des protestantismes) dirigé par Marc Lienhard ©. Philippe Denis, informé de la vacance du poste de professeur d’histoire religieuse, moderne et contemporaine à la Faculté de théologie catholique de l’Université de Strasbourg, s’est porté candidat et a été élu par ses pairs. Cependant, ce choix devait être entériné par les autorités religieuses selon les statuts de la faculté de Théologie catholique. Après avoir consulté la congrégation romaine de l’Enseignement catholique, Mgr Charles-Amarin Brand ©, l’archevêque de Strasbourg, chancelier de la faculté, n’a pas accordé son nihil obstat. Philippe Denis n’a pas été nommé. Entre-temps, il a accepté un poste de professeur d’histoire du christianisme à l’École de Religion et de Théologie de l’Université du Kwazulu-Natal, une charge qu’il exerce depuis 1993. Il garde des liens étroits avec les universitaires européens. Il a été directeur d’études invité à l’École Pratique des Hautes Études (Paris) à quatre reprises (1991, 1995, 1999, 2001) et est professeur invité d’histoire de l’Afrique subsaharienne à l’Université de Louvain (depuis 2001). Membre du conseil de l’Association internationale d’histoire orale (2000-2004), le frère Denis a toujours été remarqué par ses engagements sociaux. Engagé depuis l’âge de 16 ans dans plusieurs homes d’enfants défavorisés, il a assuré divers stages de formation. Animateur dans le mouvement ouvrier belge (1979-1989) et à l’association L’Atelier de la Meinau (Strasbourg) (1983-1989). En Afrique du Sud, il a contribué à créer et présider pendant dix ans l’association Thandanani, une ONG assurant un soutien aux enfants abandonnés et orphelins du sida (1991-2000) et il dirige depuis 2000 le Memory Box Programme, un projet visant à assurer un soutien psycho-affectif aux enfants touchés par le sida. Avec le soutien de l’Ordre dominicain, il a accueilli et élevé cinq enfants abandonnés ou orphelins.

Bibliographie sélective et principalement limitée à l’Alsace. Parmi la quinzaine d’ouvrages d’histoire, citons la thèse, Les Églises d’étrangers en pays rhénans (1538-1564). (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, fasc. CCXLII), Paris, Belles Lettres, 1984, 690 p. (Prix Goblet d’Alviella de l’Académie Royale de Belgique) ; En collaboration avec Jean Rott ©, Jean Morély (ca 1524-ca 1594) et l’utopie d’une démocratie dans l’Eglise (Travaux d’Humanisme et Renaissance, CCLXXVIII), Genève, 1993, 405 p. ; parmi les ouvrages de référence : Bibliotheca Dissidentium. Répertoire des non-conformistes religieux des seizième et dix-septième siècles par M. Lienhard, Ph. Denis et A. Séguenny, Baden-Baden, 1980, 127 p. Témoignage personnel : Le temps du voyage. De Johannesbourg à Bruxelles et taxi-brousse, Paris, 2003, 204 p.

Articles : « La correspondance d’Hubert de Bapasme, réfugié lillois à Strasbourg (1545-1547) », Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, 124, 1978, p. 84-112 and 125,1979, p. 288-313 ; Les épicuriens à Strasbourg au XVIe siècle, Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 41, 1979, p. 155- 157 ; « Formes de piété et vocabulaire religieux chez les réfugiés de langue française à Strasbourg au temps de la Réforme, L’expérience de la prière dans les grandes religions. », Actes du colloque de Louvain-la-Neuve et Liège (22-23 novembre 1978), Louvain-la-Neuve, Centre d’Histoire des Religions, 1980, p. 441-453 ; « Farel et la Réforme dans le comté de Sarrewerden », Actes du Colloque Guillaume Farel (Neuchâtel, 29 septembre-1er octobre 1980), vol. I, Cahiers de la Revue de Théologie et de Philosophie, 9/1), Genève-Lausanne-Neuchâtel, 1983, p. 125- 135 ; « Évangéliques et catholiques renvoyés dos à dos : la Proposition nostrae a Deo vocationis et legationis de Justus Velsius, Strasbourg, mai 1561 », Les Dissidents du XVIe siècle entre l’Humanisme et le Catholicisme. Actes du Colloque de Strasbourg (5-6 février 1982), Baden-Baden, Valentin Koerner, 1983, p. 219-226 ; « Les réfugiés protestants dans la vallée du Rhin au XVIe siècle : le cas d’Hubert de Bapasme, réfugié lillois à Strasbourg », Quand nos ancêtres partaient à l’étranger. Actes de la Journée Internationale sur les déplacements de la population (Tourcoing, le 2 décembre 1989), (Nos ancêtres les Tourgenois, vol. 10), Tourcoing, 1990, p. 62-71.

Le Monde du 20.11.1991; The Tablet, 5.12.1993; L’Actualité Religieuse dans le Monde, 15.1.993 ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 21.11.1992, 30.11.2003 et 11.1.2004.

Jean-Pierre Kintz (2004)