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DENIVELLE Léon

Chimiste, industriel (★ Héricourt, Haute-Saône, 30.8.1905 † 13.10.1992).

Fils de Léon Denivelle, instituteur, et de Henriette Hirtz. ∞ 28.12.1946 Jacqueline Renard. Après des études secondaires à Besançon et à Mulhouse, Denivelle fut élève de l’École de chimie de Mulhouse où il obtint le diplôme d’ingénieur à 20 ans. Assistant de Battegay, il soutint une thèse d’université à Strasbourg en 1929, puis une thèse d’État à Paris en 1937 et gravit les échelons au sein de l’École de chimie de Mulhouse comme chef de travaux, chargé de cours et professeur en 1936. Appelé en 1939, au cabinet de Raoul Dautry, ministre de l’Armement, il fut chargé de missions délicates comme l’évacuation de stocks d’eau lourde ou la dissimulation de thorium. En 1941, il fut élu, par un vote unanime de l’Académie des Sciences, à la chaire de chimie tinctoriale du Conservatoire national des arts et métiers. Assumant ses fonctions d’enseignement jusqu’en 1974, il dirigea plus de 120 mémoires d’ingénieur, tandis que son activité scientifique personnelle se solda par près de 80 articles, publiés de 1928 à 1974 dans les Comptes-rendus de l’Académie des Sciences et dans le Bulletin de la Société chimique de France. Ses activités secrètes lui valurent la croix de Guerre et la croix du Combattant volontaire de la Résistance. À la Libération, il fut nommé secrétaire général du Commissariat à l’énergie atomique dont il démissionna en 1947 pour prendre à Thann la direction de la fabrique de produits chimiques Thann et Mulhouse : vice-président de 1948 à 1956, puis président de 1956 à 1977, il devint également président-directeur général des filiales Potasse et produits chimiques (PPC) à Thann (1948-1976) et Organico à Nanterre (1956-1971). Il eut à conduire la croissance de ces entreprises au cours des Trente Glorieuses qui fut marquée par l’augmentation considérable de la fabrication d’oxyde de titane (multiplié par 50) et de la capacité de l’électrolyse des sels de potasse (multipliée par 10), la construction d’une nouvelle usine au Havre mise en service en 1957, des recherches de pointe sur des procédés ou des produits nouveaux (dérivés du zirconium et du brome), mais aussi par l’intégration dans Péchiney-Saint-Gobain (1963), puis Rhône-Poulenc (1969), enfin par l’émergence au premier plan des problèmes d’environnement. Denivelle siégea également aux conseils de Rhône-Poulenc, de Schaeffer & Cie, de la Sogénal, etc., et fut conseiller de la Banque de France à Mulhouse (1955-1975). Il succéda au général Koenig comme président de la Chambre de commerce France-lsraël, présida la Société de chimie industrielle, l’association Chimie-écologie, fondée par l’Union des industries chimiques en 1974. Expert très écouté, il participa à de nombreuses instances scientifiques (commissions du CNRS, Société chimique de France, Maison de la chimie) ou industrielles (Commissariat au plan, Institut textile de France, Centre de perfectionnement technique, etc.). Chevalier de la Légion d’honneur en 1946, Denivelle fut promu commandeur en 1991. Il était également officier de l’Instruction publique (1956), commandeur du Mérite national (1973), commandeur de la Croix du Sud (1953).

Who’s who in France, 1984-1985 ; B. Goldschmidt, Pionniers de l’atome, Paris, 1987 ; M. Drouot, A. Rohmer et N. Stoskopf, La fabrique de produits chimiques Thann et Mulhouse, préface de L. Denivelle, Strasbourg, 1991, p. 183-236 ; C. Fontanon et A. Grêlon (dir.), Les professeurs du CNAM, Paris, 1994, p. 394-404 (notice de H. Wahl, bibliographie des travaux de D., p. 402-404).

Nicolas Stoskopf (2004)