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DENEKEN François Antoine

Artiste peintre (★ Paderborn 30.5.1820 † Strasbourg 15.4.1902).

Fils d’Antoine Deneken, militaire, et de Gertrude Deneken. ∞ 2.7.1857 à Strasbourg Amélie Huther (★ Strasbourg 7.10.1836), fille d’épicier. Arrivé à Strasbourg en 1852, sans doute après avoir appris son métier à Munich, il dirigea un atelier de peinture décorative. On sait qu’il acquit, pour le commerce de reproductions en carton-pierre polychromées par son atelier, la propriété d’une statue de la Vierge à l’Enfant, réalisée « d’après Dürer » par le sculpteur strasbourgeois Joseph Muller ©, suivant la commande du chanoine Louis Meyer, curé de Saint-Martin de Colmar. Pour ce travail de peinture décorative, effectué d’après le modèle du décor de la Sainte-Chapelle de Paris, il fut assisté en 1858 par un apprenti, Jean Weyh ©. Dès l’année suivante, cette statue et sa mise en peinture furent louées par le chanoine Straub © dans un article où l’œuvre est illustrée. Il est fort probable que bon nombre de statues ou reliefs ornés d’un décor dit « genre Munich » à cette époque soient passés par son atelier. Mais Deneken s’illustra sans doute davantage dans le domaine de la peinture monumentale. Il assura en effet le décor peint de plusieurs églises dans la région. Malheureusement, il est peu fréquent que les peintures de ce genre soient signées et donc attribuables avec certitude ; en outre, nombreuses sont celles qui ont été recouvertes ou supprimées depuis. Son atelier œuvra à l’église Saint-Martin de Colmar en 1859 : l’apprenti Weyh © y calqua des peintures anciennes avant de les recouvrir d’une nouvelle polychromie, supprimée par la suite. Grâce à des travaux historiques ou des photographies anciennes, on connaît d’autres de ses réalisations qui ont disparu, comme, par exemple, les peintures monumentales de l’église Saints- Pierre-et-Paul de Rosheim (1860), les peintures des chapelles de l’église de Marienthal (1868- 1869), les fausses-tentures du chœur de l’église Saint-Georges, à Sélestat (1870), ou les peintures de l’église Sainte-Madeleine de Strasbourg (1886). Comme ensembles encore visibles, au moins partiellement, quelques exemples accessibles méritent d’être signalés. Celui de l’église Saint-Georges, à Sélestat, où Deneken commença par peindre les clefs de voûte (fidèlement par rapport à leur polychromie d’origine, écrit-il dans sa soumission en 1859), avant de couvrir les absidioles de peintures rappelant celles de la Sainte-Chapelle, à Paris. Les peintures de l’église Saint-Étienne de Dambach-la-Ville (1864) constituent un ensemble très important, où la représentation de la mort de Joseph porte la signature : Deneken & Fils Paul Pinxit. L’atelier se chargea également de restaurer (et de compléter) des peintures anciennes, comme, par exemple, à Rosenwiller, en 1874, ou à la chapelle Notre-Dame du Grasweg, à Huttenheim, la même année (des peintures décoratives encore visibles sur des photos anciennes de cette chapelle correspondent néanmoins à une campagne complémentaire en 1877, due à Henri Ebel ©, de Fegersheim). Deneken semble avoir été recommandé par des architectes officiels et avoir eu la confiance de prélats ; signalons qu’il était l’ami d’Édouard Cron, qu’Antoine Ringeisen ©, avec lequel il avait travaillé notamment à l’église Saint-Georges de Sélestat, appuya sa candidature pour les travaux de restauration d’Huttenheim, et que le chanoine Straub ©, dont le poids dans le domaine de l’art sacré était prépondérant à l’époque, souhaitait que les travaux de décoration du chœur de Saint-Georges à Sélestat lui fussent confiés.

F. Baumann, « Notre-Dame du Grasweg de Huttenheim. La restauration d’un édifice médiéval au temps de l’historicisme (1874-1880) », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 2006, p. 165-181 ; M. Schickelé, Die Sankt Magdalena Kirche in Strassburg, Strasbourg, 1896, A. Straub, « Une statue de la Vierge », Revue catholique d’Alsace, 1859, p. 31-33 ; A. Vuillemard, « Badigeons et polychromies néogothiques à Saint-Georges de Sélestat », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 2005, p. 129-135 ; Archives municipales de Colmar 62 2100, 8-10 ; base de données Palissy du ministère de la Culture (www.culture.gouv.fr).

Emmanuel Fritsch (2007)