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COZE Jean-Baptiste Rozier

Professeur de matière médicale et thérapeutique, doyen de la Faculté de médecine (? Strasbourg 9. 12. 1795 † Oberbruck, Haut-Rhin, 25. 4. 1875).

Fils de Pierre C., ? 1818 à Paris Louise Méry Roux (? 1799 † 25. 2. 1851), fille de Vital R., régent de la Banque de France, et de Fanny Montagnet ; 3 enfants. Inscrit à la Faculté de médecine de Strasbourg depuis novembre 1813, Rozier C. fut nommé chirurgien surnuméraire à l’hôpital militaire d’instruction de la ville en 1814, au moment d’une épidémie de typhus ; ayant contracté la maladie, il guérit sans séquelles. Le 16. 3. 1816, il devint aide-préparateur de chimie médicale, à la chaire de G. Masuyer. Postérieurement à un séjour à Paris pour y compléter ses études, il soutint le 15. 7. 1817 sa thèse de doctorat à propos d’une Recherche sur le chlore et l’acide hydrochlorique, Strasbourg, 1817, 14 p. Dès 1820, il ouvrit un cours d’initiation à la médecine et un cours public de toxicologie ; il assura la suppléance de Masuyer à la chaire de chimie médicale durant la maladie de celui-ci en 1821. L’année 1825, il remplaça temporairement Gerboin dans le cours de matière médicale. Enfin, le 27.10.1827 il fut titularisé au moment de la réunion de l’enseignement de la matière médicale et de la pharmacie à la Faculté de Strasbourg. Nommé au décanat le 23.8.1835, il succéda à R. Cailliot ©. Il put notamment donner toute la mesure de son exceptionnel talent d’administrateur lorsqu’il fut dégagé de l’enseignement pris en charge par son fils Léon. Confronté à la nécessité de l’introduction de multiples réformes, il avait poursuivi inlassablement les démarches utiles en vue de l’augmentation du nombre des chaires, de l’extension des cliniques et de l’ouverture de cliniques spéciales (ophtalmologie, service des vieillards et des maladies chroniques, maladies syphilitiques et cutanées). Partisan résolu d’une adaptation à la médecine moderne en mutation, il encourageait le concours des recherches microscopiques et chimiques ainsi que les applications de la physiologie expérimentale au bénéfice de la pathologie. Pionnier d’une instruction de qualité en faveur des élèves-officiers de santé, il fut le promoteur de la création de l’Ecole de santé militaire de Strasbourg. L’orientation des études vers la pratique le conduisit à réaliser la concentration des cours à l’hôpital ; il obtint de la commission administrative des hospices civils et de la municipalité la construction d’un bâtiment annexé à l’hôpital, abritant l’anatomie, et le musée normal et pathologique, un amphithéâtre pour les cours, des salles d’examen, l’arsenal de chirurgie, etc. Pour que soit parachevée l’œuvre, il acheta même le terrain et le hangar du « Grüneck » et en fit don à la Faculté ; les bâtiments devenus présentement les locaux des Archives municipales, furent édifiés en 1866. Le 6.2.1858, il quittait ses fonctions et devint doyen honoraire de la Faculté de médecine. Dans sa retraite à Oberbruck, il dispensa ses soins gratuitement aux pauvres de la région. Officier de la Légion d’honneur (1846) et de l’Instruction publique, il était membre du Conseil de salubrité et de plusieurs sociétés savantes. Après le transfert de la Faculté strasbourgeoise à Nancy, il reçut le titre de doyen honoraire en 1872.

 

Les écrits de Rozier C. portent sur la pharmacologie des gaz anesthésiques nouvellement introduits et mis en pratique par Sédillot © et d’autres, sur le mode d’action de différents médicaments, sur l’hygiène. Il prononça les éloges de ses collègues Gabriel Masuyer (Gaz. méd. de Strasbourg, t. 10, 1850, p. 33) et Joseph Tourdes © (Ibid. t. 12, 1852, p. 49). Profondément attaché à la religion catholique, il avait développé dans deux articles son opposition à l’avortement provoqué : « A propos de la discussion élevée au sein de l’Académie de médecine (mars 1852) sur l’avortement provoqué (Gaz. méd. de Strasbourg, t. 12, n° 4, 1852, p. 133-137) et De la provocation de l’avortement au point de vue moral et religieux (ibid, t. 12, n° 6, 1852, p. 203-210). Au soir de sa vie, il s’est consacré à la rédaction de deux ouvrages à caractère religieux : Passion, mort et résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, Paris, 1864, 239 p., et un Essai d’interprétation de l’Apocalypse, Paris, 1872, 256 p. AMS, registre des naissances n° 275 et n° 387 [ Eissen ]. « Faculté de médecine de Strasbourg. Concentration des services. Nécessité de nouvelles constructions » Gaz. méd. de Strasbourg, t. 19, n° 12, 1859, p. 193 ; V. Stocker et Tourdes, « Institutions médicales » dans Description du département du Bas-Rhin, Strasbourg, 1860, chap. III, p. 886 ; M.G. Tourdes, « Mort de M. Coze, doyen honoraire de la Faculté de médecine de Nancy », Rev. méd. de l’Est, t. 3, n° 10, 1875, p. 333-334 ; L. Hahn, article J.B.R. Coze, in Dechambre, Dict. des sciences médicales, t. 22, 1879, p. 297-298 ; C. Zeller, La dynastie des Coze… op. cit., p. 58-70,106-107. Portrait lithographié par Simon, médaillon en bronze sur sa tombe au cimetière d’Oberbruck.

Théodore Vetter et Cyrille Zeller