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COZE Pierre

Professeur de clinique médicale, doyen de la Faculté (? Ambleteuse, Pas-de-Calais, 17. 8. 1754 † Strasbourg 25. 6. 1821).

Cinquième d’une fratrie de onze enfants, fils de Louis Marie C. (1719-1795), laboureur, et de Marie Madeleine de Lattre (1719-1810). ? 26. 4. 1790 à Sélestat Marie Thérèse Pauline Sadoul († Strasbourg 13. 1. 1824), fille de Jean-Baptiste S., ancien bailli de Wœrth et de Marie-Thérèse Paule Brentano († 1786). Trois enfants, dont Marie Françoise (1793-1854), ? Philippe Auguste Kayser (1782-1863), agrégé, bibliothécaire et conservateur des cabinets de la Faculté de Strasbourg. Mis en apprentissage à l’hôpital général et militaire Saint-Louis de Boulogne-sur-Mer auprès de Jean Butor, chirurgien-major et lieutenant de premier chirurgien du roi, avec lequel existaient des liens de parenté, Pierre C. se rendit ensuite à Paris pour y étudier la médecine de 1773 à 1778. Des difficultés matérielles le conduisirent à s’engager aux armées comme chirurgien- major. Au hasard des garnisons successives, il faut noter sa réception au doctorat à Avignon et son mariage à Sélestat. Lors des guerres de la Révolution, il fut nommé médecin de l’armée d’es Alpes, puis des hôpitaux militaires de Lyon et de Metz, avant de devenir médecin en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse. Enfin, le 21. 12. 1794, Pierre C. quitta l’armée pour inaugurer et organiser la chaire de clinique interne à l’Ecole de santé de Strasbourg. Au milieu des circonstances compliquées qui en ont marqué les débuts, il mit tous ses efforts dans l’attribution de salles de malades en vue de l’enseignement pratique. Poursuivant son activité après la transformation en Ecole, puis en Faculté de médecine, Pierre C. sera nommé au décanat le 21. 2. 1814, en remplacement de Villars. Du point de vue doctrinal, il était un hippocratiste fervent, partisan des efforts à seconder la « Nature médicatrice ». Membre du Conseil de salubrité et du Comité de la vaccine, il appartenait également à la Société des agriculteurs de France et à la Société des sciences, agriculture et arts de Strasbourg. En 1807, il présida le jury médical du Bas-Rhin. Correspondant de l’Académie de Stanislas, de Nancy depuis le 10. 12. 1814, il fut élu associé non résident de l’Académie de médecine le 27. 12. 1820.

 

Entre 1787 et 1820, Pierre C. a consacré une vingtaine de travaux portant sur la topographie et la statistique médicales, sur l’épidémiologie, sur divers sujets de pathologie, sur la météorologie, sur l’agriculture et la médecine vétérinaire. Son étude de la Topographie de la Gascogne et constitution épidémique de Tannée 1785 (1789) fut couronnée par la Société royale de médecine. A la prise de ses fonctions à Strasbourg, il publia notamment la « Topographie et constitution médicale de l’Alsace, de Lyon, de Dole, de Sélestat, Journ. de méd., chirurgie et pharm., une Recherche sur la population de Strasbourg faite d’après les actes civils passés en cette ville depuis le 1er vendémiaire an VI jusqu’au 1er vendémiaire an XI (1803), un Mémoire sur la culture du tabac dans le département du Bas- Rhin, une étude de la Température des eaux courantes et stagnantes des environs de Strasbourg (1811), etc.

AMS, registre des décès 1821 n° 914 et 1824, n° 76 ; J. Tourdes, Eloge historique de Pierre Coze prononcé le 20 décembre 1821, dans la séance solennelle de la distribution des prix, Strasbourg, 1822, 27 p.; L. Hahn, art. P. Coze, dans Dechambre, Dict. encycl. des Sciences méd. t. 22, 1879, p. 296-297; Sitzmann I p. 328-329; DBF IX, 1155; C. Zeller, La dynastie Coze… (op. cit. supra), p. 35-57 et 80-88. Buste en hermès (plâtre), salle du conseil de la Faculté de médecine de Strasbourg.

Théodore Vetter et Cyrille Zeller