Professeur de matière médicale et de thérapeutique (? Haguenau 13.10.1819 † Nancy 4.10.1896.
Fils de Jean-Baptiste Rozier C., ? I 1844 à St Omer, Pas- de-Calais, Amélie Coze, 3 enfants, ? II 25.9.1855 à ? Thérèse Célina Constant (? Valence 25.9.1829 † ? ), fille de Barthélémi C., notaire, et de Justine Bobichon. 2 enfants. Après ses études secondaires au Collège royal de Strasbourg, Léon C. effectua pendant un an un stage dans une pharmacie près de Stuttgart en Allemagne. En 1838, il prit ses inscriptions à la Faculté de médecine de Strasbourg, devint préparateur du cours de chimie à l’Ecole supérieure de pharmacie (1838-1839) et lauréat de la Faculté de médecine. L’année 1841, il soutint sa thèse de doctorat : Du rectocêle vaginal et des opérations proposées pour sa cure radicale, Strasbourg, 1842, 48 p., 1 pl., laurée d’une médaille d’argent. De 1842 à 1844, il occupa le poste de médecin de la manufacture d’armes de Mutzig, avant de devenir, à Sainte-Marie-aux-Mines, médecin de l’hôpital, vaccinateur du canton et chirurgien-major du bataillon de la Garde nationale. A son retour à Strasbourg en 1852, il fut médecin du lycée impérial. Enfin, le 31.1.1854, il entra dans la carrière universitaire par sa nomination à l’agrégation (section des sciences accessoires), à la suite de la thèse de concours : Histoire naturelle et pharmacologique des médicaments narcotiques fournis par le règne végétal, Strasbourg, 1853, 71 p., 3 tableaux. Suppléant son père de 1853 à 1858, il dispensa des conférences pratiques de matière médicale de 1856 à 1857 et fut chargé des cours de pharmacie en 1857 et 1858. Durant cette période, il assuma également la charge de la clinique médicale supplémentaire (1856-1857) et s’occupa de divers services (cholériques, 1854 ; clinique interne, 1854-1856 ; clinique des maladies chroniques). Au moment de l’épidémie de choléra, il fut envoyé en mission à Gray l’année 1854 en compagnie de dix étudiants. Titularisé à la chaire de matière médicale et de thérapeutique le 24.7.1858 après un concours qui l’opposait à Strohl, il resta en fonctions jusqu’en 1870. Patriote, il s’engagea alors aux armées jusqu’à la fin de 1872, avant de rejoindre la Faculté transférée à Nancy, où il poursuivit l’enseignement de la matière médicale et de la thérapeutique ainsi qu’une instruction pratique sur les maladies des vieillards à l’Hospice Saint-Julien, jusqu’à l’honorariat conféré en 1889. En tant qu’assesseur du doyen Stoltz ©, il avait contribué à la réorganisation de la nouvelle Faculté de Nancy. Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire, il était également officier de l’Instruction publique. Nommé correspondant national pour la division d’anatomie et de physiologie à l’Académie de médecine en 1875, il fut élu associé national le 3 avril 1888. Dans l’œuvre scientifique de Léon C., il importe de mettre en exergue les recherches bactériologiques. Marc Klein © en a souligné le caractère historique original. Dès 1865, Léon C. avait mis en évidence dans le sang des femmes victimes de la fièvre puerpérale, l’agencement morphologique en chaînette du streptocoque décrit une décennie plus tard par Pasteur. On peut encore signaler l’observation de « bâtonnets très petits » chez les typhiques, ou encore celle de « vibrions très petits, composés d’articles » dans le sang et dans le liquide des pustu- les des varioleux. Ainsi fut affirmée la nature microbienne de la plupart des maladies infectieuses dont l’étude se poursuivit, en collaboration avec Feltz jusqu’en 1878. A Nancy, Léon C. reprit les expériences de Koch sur le pus tuberculeux et put confirmer les résultats de celui-ci. Dans le même temps, il procéda à une étude comparative de la médication antituberculeuse alors proposée. D’autres études pharmacologiques ont trait aux narcotiques d’origine végétale (1853), à l’oxyde de carbone et à son emploi en anesthésie (1857), au chloral dans le tétanos traumatique (1875), à l’uréthane comme antagoniste de la strychnine (1886), à l’antipyrine (1884), à la cocaïne (1884). Le domaine de la médecine militaire avait inspiré à Léon C. plu- sieurs observations chirurgicales lors de la guerre de 1870.
Heydenreich et M.G. Tourdes, « Nécrologie de M. le Professeur honoraire Léon Coze ». Rev. méd. de l’Est, t. 28, n° 20, 1896, p. 639-644 ; P. Louyot, « Les cliniques médicales », Annales méd. de Nancy, n° spécial du centenaire, t. XIV, 1974, p. 173-174 Portr. ; M. Klein, Regards d’un biologiste, Paris, 1980, p. 342-343 ; C. Zeller, La dynastie Coze…, op. cit. p. 71-78, 93-102, portr. lithographié, p. 71.
Théodore Vetter et Cyrille Zeller
