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COUDER André

Astronome opticien (∞ Alençon 27.11.1897 † Bourg-la-Reine, Flauts-de-Seine, le 16.1.1979).

C. construisit sa première lunette astronomique à l’âge de 14 ans. Ingénieur diplômé en 1919 de l’Institut de Chimie de Paris, il passa d’abord deux ans dans l’industrie, puis obtint un poste d’assistant auxiliaire à l’Institut de Chimie de Strasbourg sous la direction de Louis Hackspill. Il se consacrait le jour à la chimie et la nuit à l’astronomie. Avec Gilbert Rougier ©, C. préparait les premières cellules photoélectriques dans le laboratoire de Hackspill. A l’Observatoire, il se frottait notamment aux observations méridiennes. C. fut nommé assistant stagiaire à l’Observatoire en 1925, mais il passa à l’Observatoire de Paris dès 1926 où il se vit confier, avec le concours d’André Danjon © et du général Ferrié, la responsabilité du Laboratoire d’optique. Dès lors, c’est l’optique sous tous ses aspects qui retint son attention et lui apporta une réputation mondiale. Nommé aide-astronome en 1930, astronome adjoint en 1937, astronome titulaire en 1943.

Si le séjour de C. à Strasbourg fut relativement court, il n’en fut pas moins le départ d’une brillante carrière lui valant des offres alléchantes de l’étranger qu’il déclina (notamment une proposition d’Otto Struve en 1934 pour tailler de grands miroirs de télescopes américains). Son ingéniosité s’appliqua non seulement à la réalisation de pièces et de combinaisons optiques de toutes sortes, mais aussi à la réduction des déformations des grands miroirs sous l’effet de la pesanteur. Il étudia les flexions mécaniques des tubes de lunettes et télescopes et tenta de rendre aussi parfait que possible l’intérieur de ceux-ci, notamment en créant des flux d’air stables par l’installation de ventilateurs à leur base. Les fluctuations élastiques et thermiques font en effet varier les constantes instrumentales et limitent la précision des mesures, tout comme le font les inhomogénéités sur les chemins optiques. Pour ce qui concerne plus particulièrement l’Observatoire de Strasbourg, c’est C. qui modifia les objectifs de l’équatorial double utilisé par le groupe strasbourgeois (André Danjon, André Lallemand et Gilbert Rougier) lors de l’expédition d’éclipse à Poulo Condore (Indochine) en 1929. En 1933, c’est à l’objectif du grand réfracteur qu’il s’attaqua, améliorant considérablement son rendement. Il rédigea avec Danjon, devenu alors directeur de l’Observatoire de Strasbourg, l’ouvrage Lunettes et télescopes (1935) qui fut une référence pendant des décennies.

Couder, Notice sur les titres et travaux scientifiques, Archives Acad. Sciences, Paris, 1954 ; Ch. Fehrenbach, Notice nécrologique sur André Couder, C.R. Acad. Sciences Paris 289, 1979, p. 62-67 ; J.-CI. Pecker, André Couder et l’optique astronomique, L’Astronomie, 94, 1980, p. 149-152 ; S. Débarbat, Strasbourg Observatory : A Breeding Place for French Astronomical Instrumentation in the 20th Century, The Multinational History of Strasbourg Astronomical Observatory, Dordrecht, 2005, p. 133-151 ; A. Heck, Strasbourg Astronomical Observatory and its Multinational History, Ibidem, Dordrecht, 2005, p. 1-61 ;

André Heck, 2007