(★ Vitteaux 22.12.1768 † Framont, Grandfontaine 18.8.1793).
Frère de 1. Vers la fin de 1790, celui-ci, son aîné le fit venir en Alsace. Il s’inscrivit en février 1791 à la Société des amis de la Constitution de Strasbourg, dont il devint rapidement un des principaux orateurs. Pour l’intronisation de l’évêque constitutionnel de Stras- bourg, le 25.3.1791 à la cathédrale, il composa une ode en l’honneur du nouvel évêque, qu’il lut lui-même au cours de la cérémonie. En février 1792, il suivit ses amis politiques au club de l’Auditoire. Il collabora au journal La Feuille de Strasbourg, que Frédéric de Dietrich avait créé pour répondre aux attaques dont il était l’objet de la part des Jacobins. Le 23 mai 1792, Ch. lut devant le conseil municipal de Strasbourg une pétition demandant que la ville organisât, comme cela avait été décidé pour Paris, une cérémonie à la mémoire du maire d’Etampes, assassiné en mars dans sa ville par la populace. Mais au cours de la cérémonie, qui eut lieu le 3 juin, le jacobin Euloge Schneider ©, se livra à des attaques voilées contre Frédéric de Dietrich qui provoquèrent un tumulte. Claude Ch. répliqua vivement à Schneider, dans une lettre ou- verte publiée le 8 juin par La Feuille de Strasbourg.
Le 11 juin de nouvelles attaques eurent lieu contre Dietrich. Roland, alors ministre de l’Intérieur, informa le maire de Strasbourg qu’on l’accusait de vouloir livrer sa ville aux ennemis de la France. Le 15 juin, le conseil municipal répondit par le vote d’une adresse en faveur de Frédéric de Dietrich, que Claude Champy et son ami Gaspard Noisette furent chargés de porter à l’Assemblée Nationale. Le 22 juin, ils lurent l’adresse à la barre de l’Assemblée et prononcèrent en outre un discours attaquant leurs ennemis jacobins. Puis Champy alla voir Roland et le somma de montrer les lettres de dénonciation dont le ministre avait fait état ; Roland refusa. Champy fit alors publier sa conversation avec Roland et attaqua le ministre dans des lettres ouvertes.
Entre temps s’étaient produits les événements du 20 juin à Paris et le conseil municipal de Strasbourg avait voté le 25 juin une nouvelle adresse que Dietrich demanda à Champy de faire afficher à Paris. Mais les afficheurs recrutés furent attaqués par des hommes du parti jacobin et les affiches lacérées. Claude Ch. écrivit alors un « Avis aux Parisiens, ou Réclamation sur le libre usage du droit d’affiche » qu’il fit afficher à partir du 12 juillet, distribuer sous forme de brochures et insérer dans plusieurs journaux. Après avoir été approuvé publiquement dans son action par Dietrich et le conseil municipal de Strasbourg, il rentra en Alsace et rédigea l’importante adresse du 8 août 1792 à l’Assemblée Nationale, pendant que son oncle Michel Thomassin rédigeait l’adresse au Roi.
Le changement de pouvoir et la dispersion de l’équipe de Frédéric de Dietrich, que l’on commençait à pourchasser, l’obligèrent à mettre fin à ses activités politiques. Il alla cependant témoigner en février 1793 en faveur de Dietrich au procès de Besançon.
G. Ramon, Frédéric de Dietrich, 1919, p. 210-235 et p. 298 ; E. Seinguerlet, Strasbourg pendant la Révolution, 1881, p. 36 et 83 ; BN, Paris, pour les imprimés de Cl. Champy ; AMS ; AD du Doubs ; Archives de Dietrich aux ABR.
Robert Lutz (1985)