Skip to main content

CHAMPY Pierre

(★ Framont, commune 5.10.1793 † Paris 23.11.1876). ∞ I 1820 Marie Desportes (★ Paris 1791 † Strasbourg 27.11.1846).

Il 1859 Louise Rosalie Eugénie Schweisguth veuve du Directeur de l’Ecole Normale de Colmar. Fils cadet de 1. Industriel, officier supérieur, député. Après une licence en droit à Dijon, il entra en juin 1813 au 2e régiment des gardes d’honneur en formation à Metz. Nommé en février 1814 sous-lieutenant au Ier régiment de carabiniers, il était à Strasbourg au moment du blocus de 1814. Lieutenant pendant les Cent Jours au 2e régiment de lanciers du Bas-Rhin et à nouveau bloqué dans Strasbourg, il servit d’officier d’ordonnance à son oncle le général Chouard © ; il fut démobilisé le 24.8.1815. Après un long voyage en Italie, il se   maria ; le ménage passa quelques années à Brumath, puis s’installa rue des Veaux à Strasbourg. Dès la période de la Restauration, il fut, comme son père, une des têtes du radicalisme libéral alsacien, dont l’organe était le Courrier du Bas-Rhin.

Elu capitaine au Ier escadron de cavalerie de la Garde nationale de Strasbourg le 14.6.1831, il en devint le colonel commandant de légion, le 15.6.1834. Son élection précéda de quelques semaines la dissolution par ordonnance gouvernementale de la Garde nationale strasbourgeoise, le 10 juillet. Le colonel Ch. se considérant « comme entièrement hors de fonction », déclina, le 21 juillet, la mission que lui offrit le maire J.F. de Turckheim ©, de présider au désarmement de la Garde.

Membre du Conseil municipal à l’élection de novembre 1831, il avait, dès juillet, accepté d’être le candidat des « patriotes » et radicaux à Sélestat contre G. Humann ©. Il écrivit alors une profession de foi où il s’engageait à défendre la liberté de l’enseignement et celle des cultes et à combattre l’hérédité de la pairie comme celle de tous emplois ou dignités. N’ayant obtenu que 23 voix contre 150 à Humann, il fut à nouveau écrasé le 2.10.1831 à Strasbourg avec une seule voix, la sienne, sur 180 votants. Il participa par la suite à toutes les manifestations libérales, voire républicaines, tel le banquet qui avait clos les cérémonies anniversaires du 29 juillet 1831. Il fut nommé le 27.11.1831 membre du Comité de secours aux Polonais réfugiés, qui organisa la grande manifestation pour la réception des généraux polonais exilés, le 4 décembre 1831. Il participa au banquet offert à Odilon Barrot le 15.8.1832. Membre du comité du Cercle patriotique à Strasbourg-Est, ses successifs échecs électoraux à Sélestat en octobre 1832, puis pour le Conseil général en novembre 1833, ne l’empêchèrent pas de manifester publiquement, en mars 1834, contre le projet gouvernemental de loi sur les associations. Il fut alors traité par le Gouverneur militaire Brayer © d’ « homme borné, tout entier sous l’influence des membres de l’opposition extrême et toujours disposé à mettre entrave à l’exécution de tout ce qui émane de l’autorité du Roi ou du Gouvernement ».

Nommé adjoint au Maire par ordonnance du 9.10.1837, il fut chargé du Bureau des forêts et des établissements de bienfaisance. A nouveau battu aux élections générales de juin 1834, à la présidence du Ier Collège, ainsi qu’à la députation aux deux scrutins du 3.3.1839 et du 13.12.1840; il échoua également à l’élection cantonale du canton Nord de Strasbourg du 10.4.1843. Il fut réélu adjoint au Maire lors des élections municipales générales de juin 1843, mais candidat du parti patriote, son mandat d’adjoint ne fut pas renouvelé au scrutin du 2.8.1846.

Le 26.2.1848, il fut chargé par les Républicains de Strasbourg de porter leur vœu pressant de voir la réunion immédiate d’une Assemblée constituante. Le 19 mars enfin, il est proclamé candidat à la députation pour le Bas-Rhin par l’assemblée générale du Comité central et des délégués cantonaux républicains. Elu triomphalement avec l’ensemble de la liste républicaine, le 23.4.1848, il participa au départ solennel des élus républicains pour Paris, le 1er mai. Il siégea à l’Assemblée parmi les démocrates modérés et soutint le gouvernement Cavaignac. Il se tint par la suite à l’écart de la politique en raison de son opposition à Napoléon III.

Avant les élections de 1848, il avait été pour une courte période chargé d’affaires en Toscane. En 1845, il avait hérité le château de Rothau et divers terrains à usage industriel sur le territoire de la même commune. Il y fit, en 1853, construire une filature de coton, qui comporta quelques 10 000 broches et un tissage de 90 métiers. En 1859, à l’occasion de son remariage, il distribua ses biens à ses enfants et leur confia la gestion de l’usine. Il quitta l’Alsace avec le reste de sa famille en 1874.

 

Parmi ses enfants, on peut citer :

 

Charles,

gérant de la filature de 1859 à 1864, ∞ Emma de Bourjolly, fille du général de B. et d’Eugénie Malapert. Son fils épousa par la suite une fille d’Octave Keller et Louise Coulaux.

 

Paul,

colonel, conseiller général des Vosges de 1870 à 1883, ∞ Blanche Davillier, petite-fille du filateur et banquier Jean-Charles D.

 

Victor,

gérant de la filature de 1864 à 1868, lieutenant de louveterie.

 

Sources : Archives historiques de l’armée à Vincennes ; Archives familiales ; A/WS-Garde Nationale 3. Annuaire du Département du Bas-Rhin.

Georges Fœssel et Robert Lutz (1985)