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CHAMILLY

Marquis, Noël Bouton de (comte de Saint-Léger), homme de guerre, gouverneur de Strasbourg (★ 6. 4. 1636 † Paris 8. 1. 1715).

Fils de Nicolas Bouton (fait comte de C. en 1644) et de Marie Cirey, fille de Bénigne, conseiller au Parlement de Dijon ∞ 1679 Elisabeth du Bouchet de Villeflix. Carrière militaire typique des guerres de Louis XIV. Servit en 1656 au siège de Valenciennes, capitaine au régiment de cavalerie du cardinal Mazarin (1658); servit au Portugal qui luttait pour son indépendance et où il aurait été l’inspirateur des Lettres portugaises (attribuées à Mariana Alcoforado, du couvent de la Conception; publiées par Barbin en 1669 et objet de joutes littéraires). Après Candie, la Hollande; brigadier d’infanterie (1673), il s’illustra à la défense de la place de Grave « de plus de 4 mois, qui coûta 16 000 hommes au prince d’Orange » (Saint-Simon); maréchal de camp (1674), gouverneur d’Audenarde, blessé à Gand et à Ypres, lieutenant général (1678), gouverneur de Fribourg-en-Brisgau après la conquête de cette place (provisions du 26. 2. 1679), puis de Strasbourg (provisions du 20. 10. 1681) ; commandant en chef en Basse-Alsace (27. 12. 1681) en l’absence de Montclar et jusqu’à l’arrivée de d’Huxelles, qui s’installa à Strasbourg (1688). Employé à l’armée d’Allemagne (1691-1697) ; brimé par Louvois et son fils Barbezieux, son ascension reprit après 1701 ; il conserva le gouvernement de Strasbourg mais n’en fit plus les fonctions. Dès 1701, il commanda en Poitou, Saintonge, pays d’Aunis ; en 1703 il fut nommé maréchal de France: « sa promotion, trop retardée, fut généralement applaudie » (Saint-Simon); il fut fait chevalier des ordres du roi en 1705. Son activité à Strasbourg a été double: d’abord pour la défense de la place en union avec Tarade ©, l’ingénieur et La Grange ©, l’intendant (entretien des fortifications, approvisionnements et fournitures de tous ordres), le maintien de l’ordre et de la discipline dans la garnison et les rapports avec le Magistrat (il intervint auprès du roi pour que soit laissée à chaque bourgeois une paire de pistolets et que continuent les exercices à l’arquebuse, sport préféré de la population). Dans le domaine religieux ensuite où, avec son épouse – que Louvois dut rappeler à l’ordre (les prières dans les corps de garde) ; C. participa à la grande œuvre louis-quatorzienne du retour de Strasbourg au catholicisme: appel des Oratoriens qui restèrent peu, des Capucins, des Jésuites. On retrouve les noms des deux époux au bas de nombreux actes notariés relatifs à l’implantation de la société militaire à Strasbourg (Mlle Herry).

 

G. Livet, L’intendance d’Alsace, p. 430, et Les lettres de la Religieuse portugaise, 1953 ; P. Ahnne, Idem, DNA déc. 1957 et S. A. été 1964 (provisions de 1681) ; F. Cauvet de Nerval et G. Livet, L’autorité militaire à Strasbourg, D.E.S., 1967 et Revue hist. des armées 1981/3.

Georges Livet (1985)