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CHAMBRIER Paul (de)

Directeur des usines et raffineries de Pechelbronn (Pr) (★ Bevaix, canton de Neuchâtel, Suisse, 25.2.1866 † Bevaix 15.9.1937).

Son père dirigeait une petite entreprise de mécanique à Bevaix. ∞ I à Bevaix (1901-1903) Anna NN, de Bevaix, († en couches) ; ∞ II, une femme originaire de Zurich, trois enfants. Il effectua ses études secondaires et supérieures à Zurich où il entra au Polytechnicum en 1884. Doté d’un diplôme de géologue et d’ingénieur chimiste en 1888, il se spécialisa dans les recherches technologiques minières. Brillant élément, il fut très vite remarqué par le monde industriel rhénan en quête de cadres bivalents rompus à la fois aux pratiques de la chimie et de celles de l’exploitation du sous-sol. Bilingue, il satisfaisait alors aux exigences de contact d’une société capitaliste qui s’appuyait essentiellement sur l’allemand et le français tant en ce qui concernait sa documentation professionnelle que pour ce qui était de ses relations sociales. Ces références lui permirent de prendre de nombreux contacts grâce à sa famille qui était en relation et sans doute aussi en parenté avec des milieux industriels mulhousiens ayant quitté l’Alsace en 1871. Avant la fin même de ses études, il fut recommandé par la famille Schlumberger de Guebwiller à Achille LeBel ©, propriétaire des usines de pétrole à Pechelbronn, en vue d’un « Praktikum » (stage). Lorsque les Le Bel se retirèrent de l’affaire en 1889 au profit d’une société par actions essentiellement alsacienne, les « Pechelbronner Oelbergwerke », le jeune C. était déjà connu, tant par les groupes, en grande partie haut-rhinois, qui sous-tendaient le capital de la firme, que par les cadres de l’entreprise. Après avoir parfait son expérience en Suisse et en Allemagne, dans la Ruhr d’abord, puis près de Hanovre où le pétrole était également extrait par puits et galeries, C. commença sa carrière à Pechelbronn en 1894 où il accéda très vite à la fonction de directeur des mines et raffineries. Il consolida les techniques d’extraction et de transformation du pétrole, structura avec efficacité la firme qui s’imposa aux nombreuses petites affaires qui tentaient alors leur chance sur le périmètre de l’« or noir ». Lorsqu’en 1906 le capitalisme allemand prit la succession de la société alsacienne, la « Deutsche Tiefbohr-Aktiengesellschaft » (D. T. A.) n’eut aucune peine à confier la totalité de l’exploitation du champ pétrolifère de Pechelbronn à sa filiale, les « Vereinigte Pechelbronner Oelbergwerke » (V. P. O), qui fut également chargée du raffinage du brut. Dans l’attente d’un retour de l’Alsace à la France, les actionnaires régionaux ne virent pas d’un mauvais œil la permanence, à la tête du nouveau groupe, de C., un ami fidèle, mais aussi un dirigeant correct de l’entreprise à présent allemande. En 1918 celui-ci assura avec efficacité la transition des V. P. O. vers la société anonyme d’exploitation minière S. A. E. M) Pechelbronn, animée par du capital à la fois parisien et alsacien. C. apparut alors comme un conseiller précieux. Lorsqu’il quitta ses fonctions de directeur en 1918, il resta actif au Service des mines alsacien jusqu’en 1921 et demeura conseiller de la S. A. E. M., tout en se retirant dans sa commune natale en 1925. Il mit à profit la période qui suivit son retrait de la direction de Pechelbronn pour publier l’essentiel de ses travaux relatifs au gisement alsacien de 1919 à 1924. Conférencier apprécié, il fut également l’hôte de la Société industrielle de Mulhouse, de l’Institut de Chimie de l’Université de Strasbourg, de la Société géologique de France, etc.

Historique de Pechelbronn 1498-1918, Paris-Neuchâtel, 1919; Les gisements de pétrole d’Alsace, Paris, 1920; La source de pétrole jaillissante de Pechelbronn, Paris, 1920; « Les mines de pétrole de Pechelbronn », conférence faite à Mulhouse le 21. 2. 1920 à la Société Industrielle, Strasbourg, 1920; « Les mines et la raffinerie de Pechelbronn », conférence faite à l’Institut de Chimie de l’Université de Strasbourg, le 1er juin 1920, Strasbourg, 1920; Exploitation du pétrole par puits et galeries, Strasbourg, 1921; « La mine de Pechelbronn », Elsassland, Strasbourg, 1924, p. 213-214.

Arch. Pechelbronn à Merkwiller (consultées en 1949-53).

Gabriel Wackermann (1985)