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CARPENTARII

(forme latine de Zimmermann, nom ou profession de son père ; Carpentarius, Zimberman, Zimmermann, Zymerman) Jacobus,

Doyen de Saint-Martin de Colmar, humaniste et diplomate (C) (★ Saint-Hippolyte vers 1465/70, † Colmar ( ? ) peu avant 8.12.1541 ). Fils de ? . Frère de Johannes Zimmermann, prévôt de Saint-Hippolyte et beau-père d’Ulrich Wieland ©. Études à Paris 1483-1485, où bachelier, puis maître ès arts, ensuite à Bâle, 1485, où il enseigna la poésie 1489-1492 et fut recteur 1491/92. Chanoine de St. Peter à Bâle 1489, recteur de Beinwil (Suisse), chapelain à la cathédrale de Bâle 1518-1529, chanoine, puis à partir de fin oct. 1502, doyen de la collégiale Saint-Martin de Colmar. Chargé de missions par la ville de Bâle et le duc Charles II de Savoie (R. Wackernagel ne donne pas de détails), et par Christophe d’Utenheim ©, évêque de Bâle, qu’il représenta au convent de Ratisbonne juin/juillet 1524 et au colloque de Baden (Argovie) en mai 1526. Collègue de Thomas Wolff jr. ©, prévôt de Saint-Martin, il fit avec lui en 1503/04 appel à Ringmann © Philesius pour diriger l’école capitulaire. C’est dans sa riche bibliothèque à Colmar que Beatus Rhenanus © trouva en 1520 le manuscrit de Tertullien de Payerne qui lui servit de base pour son édition de ce père de l’Église à Bâle, 1521. Responsable de la paroisse de Colmar, Carpentarii, sur la demande du conseil de cette ville, déposa en décembre 1524 le vicaire Flans Re… qui prêchait à la luthérienne à l’église Saint-Pierre ; il en résulta une manifestation de quelque 600 habitants qui présentèrent en 13 articles leurs revendications au conseil municipal ; mais ce dernier resta maître de la situation, et dès le 7.1.1525 Carpentarii put remplacer Flans Re… par un autre vicaire. À partir de 1526 Carpentarii semble avoir résidé durablement dans son doyenné de Colmar rebâti en 1516, et s’opposa avec succès aux tentatives du magistrat de placer le clergé sous sa coupe : c’est ainsi qu’il refusa fin juillet 1528 de prêter le serment de bourgeois que la ville voulait imposer aux clercs.

Sources : Briefwechsel des Beatus Rhenanus, publié par A. Horawitz & K. Hartfelder, Leipzig, 1886 (repr. Nieuwkoop 1966), p. 283 ; Aktensammlung zur Geschichte der Basler Reformation, t. II-IV, Basel, 1933-1941 : II, p. 388-389, n° 491, p. 391, n° 496, p. 413/414, n° 535 ; III, p. 223, n° 320 ; IV, p. 345-346, n° 371 ; Konrad W. Flieronimus, Das Hochstift Basel im ausgehenden Mittelalter, Basel, 1938, p. 419 et 452 ; Auctarium Chartularii Universitatis Parisiensis, t. III, 1935, col. 542 et 576 ; t. VI, 1964, col. 599, 619-620 ; Die Matrikel der Universität Basel, publié par H. G. Wackernagel, 1.1.1951, p. 186 et 218.

Bibliographie : Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 285 (le Johannes Carpentarii, mentionné là comme étudiant à Bâle en 1487, est aussi de Saint-Hippolyte, de même qu’un Heinricus Carpentarii, immatriculé en 1485 (cf. H. G. Wackernagel, p. 199 et 190) : étaient-ce des frères de Jacques Carpentarii ? ) ; R. Wackernagel, Geschichte der Stadt Basel, t. 3, Bâle, 1924, p. 194 ; F. A. Goehlinger, Histoire du chapitre de l’église collégiale Saint-Martin de Colmar, Colmar (1951), p. 10-11, 15, 107-109 ; L’abbatiale de Payerne, Lausanne, 1966, p. 208-212 (Albert Bruckner sur le ms. de Tertullien) ; Lina Baillet, « Sélestat et Colmar face aux conflits religieux et sociaux », La Guerre des Paysans 1525, Saverne, 1975, p. 98 ; la même, « Aspects et richesses de l’humanisme à Colmar et en Haute-Alsace », Grandes figures de l’humanisme alsacien, Strasbourg, 1978, p. 68 ; K. von Greyerz, The late city Reformation in Germany. The case of Colmar 1522-1628, Wiesbaden, 1980, p. 31-32, 65, 84.

Francis Rapp et Jean Rott (1985)