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BUCHER Pierre

Médecin et homme politique, patriote (★ Guebwiller 10.8.1869 † Strasbourg 15.2.1921).

Fils de Jean Bucher, contremaître à l’usine Schlumberger, et de Marie-Joséphine Vogelweith. Orphelin de mère dès son plus jeune âge. ∞ 1897 à Strasbourg Amélie Haehl, sœur de Georges Haehl, industriel à la Robertsau, chez qui il fit la connaissance de nombreuses personnalités alsaciennes ; deux filles : Claire (★ 1898 † 1978) ∞ Jules Albert Jaeger ©, et Odile (★ 1902 † 1936) ∞ Emmanuel Journoud ©. Études secondaires au collège de sa ville natale, puis études de médecine à l’Université de Strasbourg. Après un passage dans des cliniques parisiennes, il s’établit comme médecin à Strasbourg en 1897. Tout en exerçant la profession médicale, il prit une part active au mouvement artistique et littéraire de la « Jeune Alsace ». Il assuma, en 1901, la direction de la Revue alsacienne illustrée, fondée en 1898 par Ch. Spindler ©, et participa à la création du Musée alsacien, dont il partagea la gestion avec Léon Dollinger ©. Il fonda et appuya de nombreuses œuvres ayant vocation de maintenir et fortifier la culture et la conscience françaises en Alsace : les Conférences françaises, la Société dramatique (présidée par Frédéric Eccard ©), le Cercle des Annales, les Cours populaires de langue française, la Veillée alsacienne. Il patronna le Cercle des étudiants alsaciens, puis, celui des Anciens étudiants. Il collabora activement à la Société des amis des Arts. En 1912, il fonda les Cahiers alsaciens et prit une part très active aux luttes politiques. Il reçut chez lui de nombreux écrivains français, désireux de mieux connaître l’Alsace : René Bazin, Maurice Barrès, André Hallays ©, Georges Delahache ©, Paul Acker © et tant d’autres. En 1914, quand la guerre devint imminente, il passa la frontière et s’engagea dans l’armée française. D’abord détaché à l’état-major du général Pau avec le grade de capitaine, il fut placé plus tard à la tête du « Service d’information » de Rechésy (Territoire de Belfort), qui rendit à l’armée et au gouvernement les plus grands services. Revenu à Strasbourg au lendemain de l’armistice, il fut investi d’un poste de confiance auprès de Maringer, haut commissaire de la République, puis auprès de Millerand, Commissaire général. Il reconstitua immédiatement plusieurs des organismes d’avant-guerre et en créa de nouvelles : Cours populaires de langue française, Livre français, puis, sous la présidence de Raymond Poincaré, la Société des amis de l’Université de Strasbourg. Enfin, le Bulletin de la presse allemande et la revue L’Alsace française. Commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire. Décéda des suite d’une blessure de guerre mal cicatrisée.

Revue des deux mondes du 15.3.1921, article d’André Hallays ; Journal des débats du 25.2.1921, article du comte de Pange ; Discours d’André Hallays et Maurice Barrès sur sa tombe ; P. Bucher, Etudes, souvenirs, témoignages, Paris, 1922 ; F. Dollinger, « Pierre Bucher », Bulletin de la Société des Amis de l’Université de Strasbourg, t. Il, juin 1921, p. 16-22 ; G. Hilger, Pierre Bucher. Der Apostel französischer Propagande im deutschen Elsass, Fribourg en Br., 1926 ; « Le docteur Pierre Bucher », Alsace et Moselle, 1958, n° 15, p. 4-5 ; M.R., « Elsaessische Erinnerungen. Dr Pierre Bucher und seine Zeit », Honneur et Patrie, 1958, n° 16 et n° 24 ; « Pierre Bucher », Western, 28, 1981, 2, p. 7.

Geneviève Lehn (1984)