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BOESCH Georges

Poète et dramaturge (C) (★ Ribeauvillé 22.6.1889 † Groslay, Val d’Oise 12.6.1949).

Fils d’Hippolyte Boesch vigneron, et de Louise Debenath, originaire de Roderen. ∞ 3.05.1915 à Berlin-Tempelhof Alice Léonie Meyer, fille d’un peintre de Ribeauvillé, 3 enfants. École primaire à Ribeauvillé, études secondaires au Gymnasium de Colmar, puis études d’allemand et d’anglais à l’université de Strasbourg. Il se spécialisa dans le vieil allemand et le moyen haut allemand. Il entreprit dans cette perspective une thèse sur l’épopée Gudrun. Âgé de 18 ans, il avait déjà publié un recueil de poésies, Herzensklänge. Quatre ans plus tard, il fit éditer chez J.-B. Jung à Colmar une farce en deux actes, D’Rablüs. Incorporé dans l’armée allemande en janvier 1915, il fut successivement envoyé dans les pays baltes puis en Pologne. Il participa avec son unité à la campagne d’Ukraine et à celle d’Italie. Après la paix de Brest-Litovsk, les troupes de l’Est furent transférées sur le front occidental : Boesch fut blessé grièvement d’un éclat de grenade à la jambe droite sur le front de la Somme et termina la guerre au lazaret de Fulda. De retour en Alsace, il termina ses études, puis fut nommé professeur stagiaire au lycée de garçons de Colmar devenu lycée Bartholdi où il fit la connaissance de Marie-Joseph Bopp ©. Ensemble ils publièrent une pièce de théâtre Zwesche Fier un Liacht (Entre chien et loup) Ein elsassisches Schoispiel en vier Akt üss d’r Zitt noch d’r Armistice. La pièce, centrée sur le retour de l’Alsace à la France, dénonçait sur un ton caustique l’ultrapatriotisme de certains Alsaciens, les profiteurs de guerre et attaquait les commissions de triage et leur fonctionnement. L’œuvre reçut le premier prix du concours du Théâtre alsacien de Mulhouse. Elle aurait dû être donnée par un groupe du Théâtre alsacien de Colmar, mais fut interdite par le préfet du Haut-Rhin Valette ©, juste avant la générale, sous le prétexte qu’elle était susceptible de « raviver les antagonismes sociaux ». Ce n’est qu’en 1927, et grâce à l’intervention de Gustave Stoskopf ©, que la pièce put enfin être montée par le Théâtre alsacien de Strasbourg. Elle y reçut un accueil favorable, mais huit ans après les événements, elle avait perdu beaucoup de son mordant. Après un passage au lycée de Tunis (1920-1921) sur le conseil d’un inspecteur, afin d’y perfectionner son français, il fut nommé – peut-être pour l’éloigner de l’Alsace – au lycée Carnot de Tunis où il resta durant vingt ans ; mais il revenait tous les ans passer ses vacances à Ribeauvillé. Il termina sa carrière au lycée Charlemagne de Paris. De 1946 à sa mort, Boesch écrivit tous les ans le Festspiel, pièce de théâtre destinée au Pfifferdaj de sa ville natale, ce qui lui valut l’appellation de « poète du Pfifferdaj ».

M.-J. Bopp, « À la mémoire de Georges Boesch (1889-1949) », Annuaire de la Société des Écrivains d’Alsace et de Lorraine, 1951, p. 39-40 ; « Professeur Georges Boesch, der Dichter des Pfeifertags, in Paris gestorben », Dernières Nouvelles du Haut-Rhin du 15.6.1949 ; Als. du 1.9.1985 ; Elsässer du 7.3.1927; J.-M. Gall, Georges Boesch : Ein elsässisches Dichter- und Lehrerschicksal, 1985 (portrait).

Pfifferdaj, Luschtspiel en 4 Akte, Colmar, 1924 ; Em Düssel, Farce en eim Uffzug, Rouffach, 1925 ; D’r Pfiffer vom Düsabach, 29.8.1926 ; D’r Greffier, Volkssteck en 4 Akte, Colmar, 30.1.1926 ; Pfifferdaj, La fête des ménétriers, 19.11.1938 ; Le retour, Saynète, 19.11.1938 ; A Pfiffergerecht, Feschtspiel, 7.9.1947 ; La naissance de la Marseillaise, Saynète, 5.9.1948 ; Dr nej Pfifferkennig, Feschtspiel zem Pfifferrdaj 1949, 4.9.1949.

Wackenheim A., La littérature dialectale alsacienne, t. IV, Paris, 1999, p. 90-94.

François Uberfill (2004)