Famille originaire de Sélestat, a formé une dynastie de peintres de notoriété régionale et de bourgmestres de Sélestat pendant tout le XVIIe siècle. Dans le dernier quart du XVIe siècle naquit Melchior Bittel le vieux, artiste peintre, (C) († 18.1.1651) ∞ I 1595 Barbara Feuerstein de Ribeauvillé, ∞ II Barbara Dreyer, († 6.5.1626), ∞ III 5.6.1628 Barbara Weisrock brûlée comme sorcière le 16.6.1630, ∞ IV 30.1.1633 Anne Krepps († 6.6.1649). Il entra à la corporation des maréchaux en 1593, devint maître en 1612, fut chargé en 1604 de peindre les fresques extérieures de l’hôtel de ville d’Obernai, en 1614 décora d’une crucifixion la Tour Neuve. Membre du magistrat de 1612 à 1637, il fut élu bourgmestre en 1615 et prévôt en 1632, 1634 et 1636 et fut l’un des trois plénipotentiaires qui traitèrent le 10.12.1632 avec le maréchal suédois Horn les conditions de reddition de la cité. Parmi ses nombreux enfants son plus illustre fils fut Jean Gaspard Bittel († 31.7.1674) ∞ I 5.6.1628 Ursule Breitel († 18.1.1645), ∞ Il 17.7.1645 Catherine Wimpff, fille de Sébastien Wimpff autre bourgmestre et plénipotentiaire qui traita avec les Suédois en 1632. Jean Gaspard Bittel fut appelé au magistrat en 1638 à la suite de son père et y resta jusqu’à sa mort, il peignit des cadrans d’horloges, des bannières et diverses enseignes destinées à la décoration des poëles des tribus, il décora en 1669 les murs de quelques unes des salles du château de Zellenberg. Parmi ses nombreux enfants, deux fils nés de sa deuxième épouse sont plus connus : Jean Melchior Bittel (★ 8.11.1650, † 29.3.1710) ∞ 27.5.1684 Catherine Fuchs, fut membre du magistrat de 1681 à sa mort et fut élu bourgmestre en 1682 lors d’élections marquées par une forte ingérence de l’administration française, il soutint une thèse de droit à l’Université de Strasbourg, le 1.3.1687, il fit construire la chapelle de l’hôpital bourgeois et en 1684 fut chargé de l’examen des comptes municipaux et du règlement des corvées, enfin en 1708 il eut ses premiers démêlés avec le collège des jésuites. Son frère, François Ignace Bittel (★ 3.8.1659, † 5.9.1721) ∞ I 27.11.1684 Marie Élisabeth Goerger († 4.2.1704), ∞ II, 11.6.1707 Madeleine Dröling, fut chargé en 1682 de réparer les peintures de l’horloge ainsi que des fresques de l’hôtel de ville, il exécuta en 1685 à la demande du magistrat le portrait du dauphin pour être admis à la Stubengesellschaft (société littéraire), il continua de peindre à la commande et fut lui aussi membre du magistrat de 1700 à 1720. Une fille de ce dernier, Marie-Anne Bittel (★ 24.6.1694) épousa François Antoine Herrenberger ©, bailli de Dachstein et de Molsheim, tandis qu’un fils François Bittel devint jésuite.
D.I.X. Herrenberger, Tableau de la municipalité actuelle de la ville de Schlestatt, 1789, p. 84-85 ; D. Roos, Namhaffte Leute und Haeuser von Schlettstatt, 1793, Ms 265 de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; J. Geny, Die Jahrbücher der Jesuiten zu Schlettstadt und Rufach, Strassburg, 1896, I, p. 385, 386, 412, II, p. 138, 141, 162, 200, 209, 227, 232, 246, 262, 266, 662 ; R. Reuss, l’Alsace au dix-septième siècle, Paris, 1898, II, p. 264 ; J. Geny, Schlettstadter Stadtrechte, Heidelberg, 1902, p. 229, 232, 756, 757, 845, 847 ; A. Dorlan, Histoire architecturale et anecdotique de Schlestadt, Paris, 1912, II p. 37, 488, 490 ; M. Kubler, « La façade de la chapelle du Fischerbach », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1958, p. 143-150 ; – Portrait d’un Melchior Bittel de 1598, Bibliothèque humaniste de Sélestat.
Henri Waag (1983)